La plateforme numérique d’étude littéraire Linum, expérimentée dans 5 écoles juives, offre de nouvelles fonctionnalités qui permettent d’inclure des élèves dyslexiques dans une classe ordinaire, de personnaliser les activités et de suivre leur progression.
Linum est une plateforme numérique d’étude littéraire qui permet aux enseignants de créer et d’animer en classe des séquences pédagogiques face à un tableau numérique. La plateforme permet de gérer plusieurs classes, d’adresser certaines activités personnalisées à un groupe d’élèves en particulier, de suivre la progression de chaque élève. Les séances peuvent se dérouler en collectif ou en autonomie, lorsque les élèves sont équipés de tablettes ou d’ordinateurs. Ce beau projet est né dans le cadre de l’appel à projets[i] du ministère de l’Education survenu en 2015 autour du numérique et des pratiques innovantes en éducation. Il a été l’un des dix projets innovants lauréats, mis en avant par le ministère.
Linum est né d’un consortium réunissant, outre un producteur de ressources numériques, Tralalère, spécialisé depuis longtemps dans l’éducatif, des laboratoires, comme le LIRDEF à Montpellier, une école comme Les Gobelins à Paris et le Canopé de Créteil. La plateforme, pensée pour accueillir des ouvrages d’éditeurs ou des textes libres de droit, offre plus d’une dizaine d’activités numériques, et a été expérimentée en 2017 dans 50 classes des Académies de Lille, Créteil et Montpellier.
Suite à cette première phase d’expérimentation, le producteur numérique Tralalere a décidé de développer des fonctionnalités et activités supplémentaires orientées vers les élèves à besoins éducatifs particuliers, élèves dyslexiques, dysphasiques, dyspraxiques, TDAH, Asperger. Tralalere a notamment conçu avec l’expertise de l’association Cognitice une barre de paramétrage, permettant différentes options, comme l’affichage du texte en découpage syllabique, avec des caractères agrandis ou une police de caractère dys. Un pack de 5 contes du monde, accompagnés de séquences pédagogiques clés en main, de niveau cycle 3, avec une approche pédagogique différenciée, est en cours d’implémentation.
Une première séquence autour du conte Juif, «ça pourrait toujours être pire, d’après les paraboles du Maggid de Dubno » est expérimentée actuellement dans cinq écoles juives innovantes (Ohr Ki Tov, l’EJM à Paris, Beth Rivkah et Tsohar à Yerres et Créteil, enfin Beith Menahem à Villeurbanne). Cette séquence a été écrite conjointement par une enseignante de français, Sarah Elmouatassim et une spécialiste des troubles cognitifs, Avigal Amar-Tuillier, enseignante en Ulis-collège. L’expérimentation se déroule tant dans des classes ordinaires CM1, CM2 et 6è, que des classes spécialisées (Ulis-école et Ulis-collège).
Outre la prise en main de l’outil, orchestrée par la société Tralalere, la présentation de la séquence clé en main, les enseignants et directeurs d’établissements ont bénéficié d’une formation autour du numérique comme levier d’accessibilité, dispensée par Cognitice, association militant pour une école inclusive, dans le cadre du CFP du Campus FSJU.
En cours d’expérimentation, ces nouvelles fonctionnalités « dys » de la plateforme Linum, ont déjà suscité des réactions très positives de la part d’enseignants, avides d’apporter de nouvelles réponses aux difficultés de lecture et de compréhension d’élèves, trop souvent en échec dès le plus jeune âge et en grande souffrance.
Avigal Amar-Tuillier
[i] Programme Investissement d’Avenir « Services et contenus numériques innovants pour les apprentissages fondamentaux à l’Ecole »,