A quoi ressemblera l’école de demain ?

Telle est la question qui tourne dans nos têtes, depuis la sortie progressive du Covid et des confinements, en espérant qu’il ne nous faudra pas y revenir.

Comment se réinventer pour ne pas tout recommencer comme si de rien n’était ?

Comment tirer parti des enseignements de la pandémie et du confinement, pour repenser la formation des enseignants ?

Les réponses à ces questions, et à bien d’autres, détermineront nos programmes pour l’année qui vient.

A l’approche des vacances c’est le moment des bilans et des projets.

Dans les cartons du Campus FSJU il y a déjà un certain nombre de programmes en préparation, qui vont se déployer à partir de septembre 2022.

  • La refonde de la formation des enseignants de Kodech avec le programme Lélamed
  • Une formation spécifique pour les enseignants de Maternelle
  • Une proposition de formation des Accompagnants des enfants à besoins spécifiques, dans les classes
  • Une formation de formateurs d’enseignants
  • Le renforcement des formations aux nouvelles technologiques et à leur utilisation dynamique dans les classes

D’un autre côté, nous poursuivons les programmes en direction des cadres des mouvements de jeunesse et d’organismes de vacances.

C’est aussi la période des séminaires : avec Olam Shalem, avec le CNPJ, avec l’Institut Moshé Arhend, ou encore en Suisse à Genève avec l’école Girsa pour les directeurs.

Comme vous le voyez notre ligne de route ne change pas :

Répondre le mieux possible aux besoins, qui eux sont changeants, du terrain de la vie associative en France.

Nous vous souhaitons à tous de bonnes vacances avant de mieux vous retrouver dès la rentrée.

 

Patrick Petit-Ohayon

 

 

Lors d’une séance de formation des directeurs d’organismes de vacances (BAFD) en stage de perfectionnement à l’OFAC organisée par Hélène Zrihen, responsable de formation au Campus FSJU ,nous avons eu la chance de rencontrer une intervenante très enrichissante du nom de Sarah Wagman. Elle nous a permis de comprendre les différentes étapes nécessaires à la planification d’une bonne formation, de construire une trame à partir d’un objectif à atteindre, afin de mettre en place une séance de formation avec les animateurs. C’est vrai qu’il ne m’était pas naturel, autant dans les activités que dans les séances de réunion, de construire à partir de la fin. Souvent je me concentrais sur le moyen puis sur le thème abordé. Elle m’a clairement donné un nouvel outil de construction pour tous mes projets à venir. Cette intervention m’a permis d’apprendre de nouvelles méthodes pour planifier une formation et savoir faire passer des connaissances, des valeurs aux animateurs de mes séjours.

Elle nous a également fait découvrir un nombre important de manières afin d’arriver à ses fins. Des outils numériques que je ne connaissais pas comme https://www.polleverywhere.com/ ou encore l’appli Jamboard, ou Wordwall mais aussi des techniques simples qui rendent l’équipe acteur de la formation comme de la création d’une activité. Par exemples en utilisant des mots découpés à l’avance et distribués à chacun avec un trombone. L’équipe devra les utiliser pour faire des choix de préférence, ou encore éliminer ce qui leur semble faux. Elle m’a fait découvrir aussi la participation des acteurs par les PlickersCards ce qui évite l’utilisation de leurs smartphones pendant un temps.

Il est important que ces temps de formation, sur nombre de sujets qu’il nous faut aborder, ne deviennent pesants. Il nous faut parler de sécurité, de gestion de conflits, de la connaissance des enfants, de la laïcité, de la prévention et enfin du handicap. Tout ceci en souhaitant que ces formations restent appréciées par l’équipe. Pour cela une bonne préparation en amont et une gestion du temps, alliés à des nouveaux outils peuvent rendre ces temps d’échanges mémorables. Je pense avoir réussi dans ce domaine grâce à cette formation.

 

Témoignage d’Esther Elmekeis

Jérusalem, une ville de patrimoine, d’histoire et de culture

Le 16 mai dernier, Olam shalem en partenariat avec le Campus FSJU proposait une activité pour se préparer à enseigner Yom Yéroushalaïm.

Elinor Taieb ouvre la séance avec une activité pédagogique sur Jérusalem « le journal personnel ». De manière interactive, les enfants sont invités à partir à la découverte d’un mystérieux carnet qui révélera des pans de l’histoire de la ville sainte. Une petite vidéo présente Galila Ron Feder Amit, qui cosigne de cette activité. Tous les matins, cette passionnée de la plume se laisse porter par son imagination pour écrire de beaux ouvrages sur Jérusalem à destination du jeune public.

Son crédo : « Ce que tu ne peux faire dans la réalité, fais-le dans ton imaginaire. Tu te promènes ainsi dans le monde que tu as créé, y compris en remontant le temps ou en voyageant dans le futur. »

Pour sa créativité féconde depuis tant d’années, Galila Ron Feder Amit a obtenu le prix « Yakirat Yéroushalayim », citoyenne d’honneur de Jérusalem.

Dans un deuxième temps, Haïm Berkovits traite la question de « La réunification de Jérusalem. Pourquoi fêtons-nous Yom Yéroushalaïm de nos jours ? ». Il procède à un survol de l’histoire de Jérusalem depuis la destruction du premier Temple, en passant par les différentes périodes qui suivirent, jusqu’à la création de l’État d’Israël en 1948, l’attaque de la ville sainte par la Syrie, la Jordanie et l’Égypte en 1967.

Face à une offensive qui durera 6 jours, les communautés juives, de par le monde, pessimistes, se préparent à accueillir les israéliens qui seront en déroute, pour la fin du rêve sioniste qui n’aura duré que 19 ans. Contrairement au conseil du général de Gaulle, Israël attaque.

A la stupéfaction générale, Israël gagne la guerre des six jours !

Le lieutenant-général Mota Gour prononce alors la phrase mythique : « Har habayit béyadénou ! », le Mont du Temple est entre nos mains ! Le Rav Shlomo Goren, grand-rabbin de Tsahal, enlaçant un séfer torah, paraphrase le texte de la Torah en déclare : « D.ieu combat pour vous » ; il sonne du chofar et récite la bénédiction « chéhé’heyanou ».

Le slogan populaire de l’époque est : « Israël bétah baChem », Israël a confiance en D.ieu.

Haïm Berkovits revient sur l’histoire du roi ‘Hizakia de Sanhériv et des 10 tribus exilées.

Le roi ‘Hizkia aurait pu être le Machia’h, il possédait tous les critères pour l’être. Il a cependant été disqualifié par manque de reconnaissance, il n’a pas remercié.

Reconnaître, remercier est essentiel, comme lors du miracle de la mer rouge.

Le jour de Yom Yeroushalaïm, nous disons merci à D.ieu, nous lui exprimons notre gratitude.

La trace de Jérusalem est présente dans toutes les communautés de Diaspora, comme en témoignent entre autres les peintures de Jérusalem à Cracovie, « Si je t’oublie Jérusalem, que ma droite m’oublie… ».

Par une loi de la Knesset, Jérusalem est déclarée capitale une et indivisible du peuple juif.

En troisième partie, Rav Menahem Ackerman va montrer le lien entre Jérusalem et le peuple juif perçu dans les textes du Tanakh. Il fait une rétrospective des occurrences des différents noms de la ville sainte à travers la Bible.

Le nom de Jérusalem n’apparaît pas dans le ‘Houmach, elle y est appelée ‘’Hamakom’’, l’endroit.

Nous trouvons le nom de Jérusalem uniquement à partir du roi David.

Le premier homme, Adam a été créé avec de la terre de Jérusalem.

S’adressant à Avraham, D.ieu la désigne comme ‘’Erets hamoria’’ pour le délicat parfum de myrrhe (« mor ») qui s’en dégage. Et lors de la Akedat Yts’hak, elle sera nommée ‘’Hamakom’’, l’endroit par excellence.

Malkitsedek est appelé le roi de Shalem « melekh shalem », de la plénitude,

Avraham appelle l’endroit « Hachem yiré », signifiant que D.ieu considérera pour Lui ce lieu pour y faire résider Sa présence et pour y faire offrir des sacrifices.

Quant à Yaacov, il le nomme « Beth Elokim », la maison du D.ieu de rigueur.

Le Rav Menahem Ackerman va rappeler ensuite la mitsva de ‘’aliya laréguèl’’, consistant à péleriner trois fois par an à Jérusalem, lors des fêtes de Pessa’h, Chavouoth et Soukoth.

Il précise que le rocher du dôme, de la mosquée d’Omar, était désigné même avant l’époque du roi Salomon.

La nuance entre makom et Hamakom est alors mise en exergue : c’est le lieu de la présence de D.ieu. Il n’est donc pas évident de construire des synagogues !

La fonction du temple est aussi d’interroger le Sanhédrin. Parlement et Temple doivent se trouver au même endroit.

Nous sommes, avec Jérusalem, dans une relation naturelle, filiale.

En conclusion, deux réflexions ouvrent une perspective : le peuple juif n’est pas né sur sa terre donc elle n’est pas sa mère patrie, au contraire elle lui revient car c’est D.ieu qui la lui a donnée.

Deuxième réflexion : Dieu est le Makom du monde, le monde n’est pas le lieu de D.ieu.

 

Robert Derai

On n’y croyait plus !

Cela faisait déjà deux ans que l’on remettait cette remise de diplômes, on s’impatientait, on s’agaçait, quand allions nous pouvoir fêter cela ensemble ?

Évidemment, nous savions tous que cette première promotion de jeunes directeurs engagés se devait de fêter leur pleine réussite, mais le covid et sa horde de mesures sanitaires ne nous permettait pas de nous réunir.

Se mettre en formation n’est simple pour personne et encore moins pour ceux qui exercent déjà le métier pour lequel ils viennent se former.

Car tels sont nos candidats, des directeurs en poste, qui viennent se poser sur les bancs de l’école pour apprendre le métier qu’ils exercent déjà de façon empirique puisqu’aucun diplôme n’est demandé pour acquérir cette compétence dans le privé. Mais c’était mal connaitre les aspirations du Campus FSJU. En effet, pour nous comme pour eux, il s’agissait de se perfectionner et remettre sur l’établis encore et encore l’ouvrage.

Durant deux années, les directeurs de ce groupe ont participé assidument aux temps de formation. Une fois par semaine, ils déléguaient leurs responsabilités pour pouvoir mieux s’en saisir. Chacun acceptant de se distancier de sa pratique quotidienne pour se plonger dans la remise en question et l’évolution de leurs compétences.

Pas simple, mais je dois dire que c’est avec beaucoup d’humilité que chacun a accepté d’endosser le rôle d’élève.

Ils l’ont fait….

et surtout ils l’ont décrochée… cette certification ! Et qui plus est devant un jury de l’enseignement catholique !

Alors le mardi 29 mars au soir c’était le moment de l’allégresse.

D’abord, c’était la joie de se retrouver enfin en présentiel tous ensemble.

Ensuite, partager avec les proches, les amis, que chacun avait tenu à inviter.

Et surtout, prendre la parole pour retracer le chemin parcouru.

Chaque prise de parole était différente et représentait clairement l’apport et la richesse des lauréats. Sa contribution au groupe

Le rire, l’émotion, la gratitude, le plaisir et l’engagement. Le public, très nombreux dans la salle, a pu mesurer l’importance de ce que le temps passé ensemble avait construit pour chacun des candidats. Chacun à sa manière, chacun avec sa partition en main.

C’était aussi l’occasion de mesurer le chemin parcouru pour soi-même et c’est avec beaucoup d’authenticité que nos directeurs se sont livrés à nous : les doutes, la dure remise en question, les difficultés de se rendre disponible… et puis la rigueur, l’acharnement, et enfin la réussite.

Bravo encore à eux d’avoir relevé le défi !

 

Dans la période d’après Covid  que nous commençons, il nous faut tirer des enseignements pour préparer l’école de demain qui commence aujuord’hui.

Ce qu’il faut garder :

  • La familiarité avec le numérique en tant qu’outil facilitateur dans l’acquisition des savoirs et des compétences
  • Garder la possibilité d’apprentissage asynchrones
  • La possibilité d’un travail collaboratif entre élèves
  • Pour les enfants malades garder la possibilité d’un enseignement hybride
  • Développer les espaces numériques de travail
  • Le regard bienveillant de l’enseignante en direction des élèves sans baisser ses exigences

Ce qu’il faudrait réparer ou refonder

  • Rattraper le retard dans les apprentissages accumulés par certains
  • Refonder la relation enseignants / élèves en définissant une proximité professionnelle qui ne soit ni une distance ni une familiarité
  • Diminuer l’impact de la fracture numérique entre élèves
  • Une pédagogie moins frontale en se réinventant régulièrement, en fixant des objectifs à courts termes
  • Repenser la gestion des temps d’apprentissage
  • La vision que les enseignants ont des élèves dans une dynamique d’accompagnement plutôt que de jugement systématique
  • La relation aux parents : refuser le syndrome de la dépose des enfants à l’école et multiplier les temps de rencontre pour repenser le partenariat

Ce qu’il faudrait faire maintenant

  • Travailler sur la relation à l’élève pour redéfinir la meilleure posture pédagogique
  • Les inciter à se former un peu plus à l’utilisation des nouvelles technologies
  • Réfléchir à notre système de notation et à notre ambition pour chaque enfant
  • Inciter l’enseignant à innover régulièrement dans sa pédagogie pour entrainer l’élève avec soi
  • Encourager le travail collaboratif et la mutualisation des bonnes pratiques
  • Les sensibiliser à la vigilance vis-à-vis de l’impact psychologique de la situation que nous venons de vivre et aux inégalités sociales qui ont été accentuées
  • Ecouter leur éventuelle souffrance professionnelle pour les accompagner

Extraits des débats de l’Assemblée du GIC de l’Enseignement du 29 mars 2022