Jérusalem, une ville de patrimoine, d’histoire et de culture
Le 16 mai dernier, Olam shalem en partenariat avec le Campus FSJU proposait une activité pour se préparer à enseigner Yom Yéroushalaïm.
Elinor Taieb ouvre la séance avec une activité pédagogique sur Jérusalem « le journal personnel ». De manière interactive, les enfants sont invités à partir à la découverte d’un mystérieux carnet qui révélera des pans de l’histoire de la ville sainte. Une petite vidéo présente Galila Ron Feder Amit, qui cosigne de cette activité. Tous les matins, cette passionnée de la plume se laisse porter par son imagination pour écrire de beaux ouvrages sur Jérusalem à destination du jeune public.
Son crédo : « Ce que tu ne peux faire dans la réalité, fais-le dans ton imaginaire. Tu te promènes ainsi dans le monde que tu as créé, y compris en remontant le temps ou en voyageant dans le futur. »
Pour sa créativité féconde depuis tant d’années, Galila Ron Feder Amit a obtenu le prix « Yakirat Yéroushalayim », citoyenne d’honneur de Jérusalem.
Dans un deuxième temps, Haïm Berkovits traite la question de « La réunification de Jérusalem. Pourquoi fêtons-nous Yom Yéroushalaïm de nos jours ? ». Il procède à un survol de l’histoire de Jérusalem depuis la destruction du premier Temple, en passant par les différentes périodes qui suivirent, jusqu’à la création de l’État d’Israël en 1948, l’attaque de la ville sainte par la Syrie, la Jordanie et l’Égypte en 1967.
Face à une offensive qui durera 6 jours, les communautés juives, de par le monde, pessimistes, se préparent à accueillir les israéliens qui seront en déroute, pour la fin du rêve sioniste qui n’aura duré que 19 ans. Contrairement au conseil du général de Gaulle, Israël attaque.
A la stupéfaction générale, Israël gagne la guerre des six jours !
Le lieutenant-général Mota Gour prononce alors la phrase mythique : « Har habayit béyadénou ! », le Mont du Temple est entre nos mains ! Le Rav Shlomo Goren, grand-rabbin de Tsahal, enlaçant un séfer torah, paraphrase le texte de la Torah en déclare : « D.ieu combat pour vous » ; il sonne du chofar et récite la bénédiction « chéhé’heyanou ».
Le slogan populaire de l’époque est : « Israël bétah baChem », Israël a confiance en D.ieu.
Haïm Berkovits revient sur l’histoire du roi ‘Hizakia de Sanhériv et des 10 tribus exilées.
Le roi ‘Hizkia aurait pu être le Machia’h, il possédait tous les critères pour l’être. Il a cependant été disqualifié par manque de reconnaissance, il n’a pas remercié.
Reconnaître, remercier est essentiel, comme lors du miracle de la mer rouge.
Le jour de Yom Yeroushalaïm, nous disons merci à D.ieu, nous lui exprimons notre gratitude.
La trace de Jérusalem est présente dans toutes les communautés de Diaspora, comme en témoignent entre autres les peintures de Jérusalem à Cracovie, « Si je t’oublie Jérusalem, que ma droite m’oublie… ».
Par une loi de la Knesset, Jérusalem est déclarée capitale une et indivisible du peuple juif.
En troisième partie, Rav Menahem Ackerman va montrer le lien entre Jérusalem et le peuple juif perçu dans les textes du Tanakh. Il fait une rétrospective des occurrences des différents noms de la ville sainte à travers la Bible.
Le nom de Jérusalem n’apparaît pas dans le ‘Houmach, elle y est appelée ‘’Hamakom’’, l’endroit.
Nous trouvons le nom de Jérusalem uniquement à partir du roi David.
Le premier homme, Adam a été créé avec de la terre de Jérusalem.
S’adressant à Avraham, D.ieu la désigne comme ‘’Erets hamoria’’ pour le délicat parfum de myrrhe (« mor ») qui s’en dégage. Et lors de la Akedat Yts’hak, elle sera nommée ‘’Hamakom’’, l’endroit par excellence.
Malkitsedek est appelé le roi de Shalem « melekh shalem », de la plénitude,
Avraham appelle l’endroit « Hachem yiré », signifiant que D.ieu considérera pour Lui ce lieu pour y faire résider Sa présence et pour y faire offrir des sacrifices.
Quant à Yaacov, il le nomme « Beth Elokim », la maison du D.ieu de rigueur.
Le Rav Menahem Ackerman va rappeler ensuite la mitsva de ‘’aliya laréguèl’’, consistant à péleriner trois fois par an à Jérusalem, lors des fêtes de Pessa’h, Chavouoth et Soukoth.
Il précise que le rocher du dôme, de la mosquée d’Omar, était désigné même avant l’époque du roi Salomon.
La nuance entre makom et Hamakom est alors mise en exergue : c’est le lieu de la présence de D.ieu. Il n’est donc pas évident de construire des synagogues !
La fonction du temple est aussi d’interroger le Sanhédrin. Parlement et Temple doivent se trouver au même endroit.
Nous sommes, avec Jérusalem, dans une relation naturelle, filiale.
En conclusion, deux réflexions ouvrent une perspective : le peuple juif n’est pas né sur sa terre donc elle n’est pas sa mère patrie, au contraire elle lui revient car c’est D.ieu qui la lui a donnée.
Deuxième réflexion : Dieu est le Makom du monde, le monde n’est pas le lieu de D.ieu.
Robert Derai