Portrait de Didier Léger, découvrir les mathématiques autrement.


Didier Léger, est l’un de nos  formateurs de Mathématiques au CFP, depuis la rentrée 2014. Il assure aussi les formations continues du  Campus FSJU. Travaillant depuis de longues années avec son collègue Bruno Napoli, il l’a suivi dans cette nouvelle aventure.

Malgré les difficultés de la vie, il  sait rester positif en toutes occasions. Le temps est précieux et il ne faut pas en perdre un instant.

Son métier, il l’adore, il a même l’impression que ce n’est pas un travail, mais un loisir ! Pourtant, enfant tout n’était pas gagné. Il se fait exclure de son collège, suite à une mauvaise influence. Ses parents sacrifient tout pour sa réussite et l’inscrivent dans une Institution Catholique où il est bien recadré. Seuls deux élèves, dont il fait partie, de sa promotion passeront en terminale C. Dès lors, il sait ce qu’il doit à ses parents et essaie de cultiver l’excellence. Il réussit les IPES (Institut de préparation aux enseignements de second degré), devient élève-professeur,  avec en contre partie des études payées, une signature de dix ans avec l’état. Il sort major de sa promotion, et on lui propose un poste de professeur à l’Ecole Normale de Laon (Picardie), ce qu’il accepte. Une de ses collègues lui dit, dès son entrée, que ce métier de formateur d’enseignants sera « soit pour un an, soit pour la vie » et à en juger par nous-même nous avons la réponse.

En 1980, il s’inscrit à l’un des premiers stages d’informatique organisés par la Direction des Ecoles, et là il a une révélation sur l’impact que pourrait avoir cet outil dans l’apprentissage des mathématiques à l’école primaire. Il achète un ordinateur personnel, en fait acheter un autre par l’Ecole Normale et anime des ateliers avec des normaliens qu’il fait travailler par groupe de 4, à tour de rôle (un groupe sur les machines, un autre à préparer le programme à tester, et permutation). A ce moment-là, la programmation n’est pas autorisée (enfin on y vient aujourd’hui!), alors qu’il sent que c’est là que se trouve le plaisir d’apprendre, avec l’évaluation immédiate par le feed-back de l’ordinateur. Il participe à de nombreux colloques à travers la France organisés par la Direction des Ecoles en tant que représentant Académique dans le dispositif destiné à assurer la cohérence pédagogique des actions conduites en informatique dans l’ensemble des départements.

Lorsque l’Ecole Normale doit devenir IUFM, en septembre 1991, il regrette que la formation ne se dirige pas plus vers le terrain professionnel, mais vers l’Université, en la réduisant, puisque la première année consistait à préparer les étudiants à passer le concours d’entrée : pour lui un gag, et surtout le fait qu’il ne restait plus qu’une année pour se confronter au terrain. Il prend un an de congé de mobilité. Il entre dans une entreprise informatique, mais très vite découvre que ce n’est pas ce pour quoi il se sent missionné. Alors, il se retourne à nouveau vers l’Education Nationale, enseigne deux ans en collège Z.E.P sensibles (Robert  Desnos d’Orly, et Rabelais de Vitry), puis rassuré par ses anciens collègues sur l’ouverture des IUFM vers la didactique, intègre celui de Créteil en 1994.

C’est à l’Hay les Roses (l’un des sites de l’IUFM de Créteil), qu’il s’épanouit le plus avec ses interventions dans les classes d’application de l’Ecole Annexe. Il lance en 1999, ce qu’il appelle le premier « LOFT-MATHS »  sur le principe des émissions de télé réalité (Loft-Story). Il gère en « direct-live » environ 24 stagiaires durant 7 séances filmées (la dernière d’évaluation) durant 3 semaines consécutives dans une classe d’école primaire, où les analyses de pratiques professionnelles se font à chaud (par caméra interposée), puis en débriefing en fin de séance. Quelques années plus tard des collègues le suivront dans cette démarche, qui deviendra ce que l’on nomme aujourd’hui les APP : Analyse de Pratique Professionnelle.

Il aime particulièrement  le travail sur le terrain. Les mathématiques c’est un jeu ! Elles se découvrent et s’apprivoisent par des situations-problèmes (terme utilisé pour la première fois dans les I.O.

(Instructions Officielles) de 1978, et qui a été le moteur de son fonctionnement), des défis « même pas cap de ! », son slogan favori pour haranguer son public), des énigmes, des challenges, des rallyes, des jeux bien-sûr, tout le contraire de recettes, de formules, de théorèmes mathématiques à apprendre par cœur et à appliquer sans bien les comprendre, et qui dans certains cas d’ailleurs sont inadaptés.  Il aime donner le goût à ses étudiants de la recherche, des mises en situation, de ce qui s’apparente à ce qui est tendance aujourd’hui avec la méthode de Singapour, en privilégiant l’aspect manipulatoire et représentatif (schématisation ou image mentale) des situations.

A partir de 2003, ces formations qui avaient lieu en France, puis en Europe s’élargissent à l’international. Il est envoyé de nombreuses fois à Beyrouth au Liban, à Dubaï, à Doha, à Bahreïn pour assurer des formations aux professeurs expatriés ou locaux, dans le cadre de l’A.E.F.E.( Agence pour l’Enseignement Français à l’Etranger) et de la M.L.F (Mission Laïque Française)

Une autre casquette (ou une Toque ?), c’est aussi un passionné de grande cuisine, et sera même quelques temps, inspecteur dans un guide gastronomique (Hauts de France – Belgique), sans savoir pour autant cuisiner : un défi ?, non une gageure pour aborder les chefs!

Un hobby pour terminer : le billard français, ou l’art d’appliquer la géométrie sous le bon angle, sinon c’est perdu !

Les points forts de la formation au Campus FSJU:

Le volume horaire de 96h en Master 1, (identique que celui de l’ESPE de Paris, auquel le CFP Neher est rattaché mais nettement supérieur à celui de l’ESPE de Créteil où il est formateur et dont le volume n’est que de 62h.

L’effectif moins nombreux qui permet une meilleure relation avec chaque étudiant.

Le matériel informatique comme le TNI (Tableau Numérique Interactif)  dans la salle de cours qui permet de visualiser des applications informatiques.

France Nahum-Moatty