Morim, ou comment apprendre à enseigner l’hébreu


En hébreu, les mots « Apprendre » et « Enseigner » sont très proches. Issus d’une même racine, ils nous rappellent les liens étroits qui unissent ces deux activités : de même que l’apprentissage résulte d’un enseignement, on tend parfois à oublier que l’enseignement résulte lui aussi d’un apprentissage.

Enseigner s’apprend. J’en ai fait l’expérience de manière très concrète en participant cet été au programme Morim, initié par le Campus FSJU grâce au soutien du FSJU. Ce programme a été organisé avec un professionnalisme sans pareil par le Département d’Enseignement d’Hébreu Langue Etrangère de l’Université Hébraïque de Jérusalem, à destination d’un public aussi varié que conquis.

Colombie, Russie, Ukraine, Italie, France, et Israël, de nombreuses nationalités étaient représentées parmi les participants. Professeurs en exercice depuis longtemps, professeurs particuliers souhaitant s’initier à la gestion de classes, ou hébraïsants se destinant à l’enseignement de l’hébreu langue étrangère, les profils étaient certes variés, mais chacun a su trouver dans les cours qui nous ont été dispensés des réponses à ses attentes respectives. En effet, toutes les dimensions du métier ont été abordées, les plus théoriques (syntaxe, morphologie, lexique, histoire de la langue), comme les plus pratiques (gestion des niveaux de classe, utilisation des différents supports pédagogiques, techniques d’animation de classe…). Nous avons également pu alterner des phases d’observation de situations réelles d’enseignement avec des phases de mise en pratique simulée : observation des classes de l’Oulpan d’été qui avait lieu en même temps que notre programme sur le campus, et suivi de leur progression en temps réel. Puis action, avec des ateliers pratiques d’enseignement où nous étions mis en situation d’enseignement fictif avec en guise d’élèves les co-participants du programme Morim.

En tout, ce sont quatre semaines intenses qui se sont écoulées (trop vite !) dans une ambiance toujours chaleureuse et riche de nombreuses rencontres, portée par le professionnalisme et l’enthousiasme communicatif des professeurs du département. Qu’ils soient ici remerciés pour toute la créativité et l’énergie qu’ils ont mobilisées afin de nous transmettre une partie de l’expertise qui a fait de ce Département de l’Université du bien nommé Mont Scopus, le sommet de l’enseignement de l’hébreu dans le monde.

Il importe à présent que cette chaîne de transmission se poursuive dans nos différents pays d’origine, et qu’elle puisse bénéficier à tous ceux qui souhaitent étudier l’hébreu et progresser efficacement.  C’est là l’objet du nouveau programme d’oulpanim piloté Sonia Barzilay pour le FSJU et l’OSM, auquel les participants français du programme Morim espèrent apporter une utile contribution.

Karine