Visite du mémorial de la Shoah
Grâce au service pédagogique du Mémorial de la Shoah, il est aujourd’hui possible de se former à l’enseignement de la Shoah. C’est dans ce cadre, que les stagiaires du programme Hé de l’Institut Neher du Campus FSJU, ont eu droit à une après-midi de formation à la rue Geoffroy L’Asnier, le lundi 20 mai dernier.
L’après-midi a été introduite par Richard Odier, directeur général du FSJU qui avait tenu, avec Patrick Petit-Ohayon, à ce que cette journée soit organisée.
Le programme se divisait en deux parties : d’abord l’intervention de M. Philippe Boukara, qui fit un rappel des connaissances fondamentales sur la Shoah, et une brève visite du Mémorial, puis l’intervention de Mme Francine Kaufman sur le livre L’exil de la parole d’André Neher.
Effectivement, M. Boukara a rappelé aux professeurs de Kodech les points indispensables à maitriser sur la Shoah. Il a insisté sur la nécessité de les assimiler, avant de parler aux élèves de cet épisode tragique de notre histoire ; peu importe l’approche qu’on voudrait leur transmettre.
Parmi ces prérequis incontournables, figuraient la différence entre les camps de concentration et d’extermination, les modes de persécution et d’extermination utilisés par les nazis ou le point de vue des négationnistes.
Il présenta également les questions qui se posent habituellement aux élèves, comme l’importance de parler de la Shoah de nos jours, la définition du génocide ou le sort des autres minorités pendant cette période de l’histoire, sans parler de la passivité du monde.
A la fin de son propos, il souleva les questions religieuses ayant trait à la définition du pikoua’h nefesh (l’accomplissement des commandements dans une situation de danger mortel), du Pidyon chvouyim (utiliser tous les moyens pour sauver un juif) ou l ’observance de la hala’ha (loi juive) dans des conditions extrêmes. Après son exposé, Philippe Boukara prit le soin de faire découvrir aux stagiaires quelques lieux du mémorial, comme les archives des dossiers des juifs français recensés ou le mur des photos de tous les enfants déportés.
En seconde partie, Mme Kaufmann, professeure à l’université de Bar-Ilan a présenté la personnalité et la pensée d’André Neher, avant de s’attarder sur son ouvrage L’exil de la parole. Dans ce livre, l’auteur explique que la non-présence apparente de D. ou son silence dans certains passages de la Tora est loin d’être une absence. De plus, ce mutisme ne signifie pas que l’homme doit également rester indifférent au monde et à son sort. Bien au contraire, celui-ci doit agir. Par conséquent, explique Neher, le silence de l’Homme durant la Shoah est assimilable à un échec car l’humanité aurait dû se rebeller contre l’injustice et la barbarie mais elle a failli. Il émet l’argument d’un pari de D… sur l’engagement de l’Homme, apparemment perdu.
Finalement, il conclut par le caractère « incompensable » de cet épisode tragique de l’Histoire.
Joseph ZERDOUN
Stagiaire du Programme Hé et professeur à Yabné Henri Schilli