Les futurs professeurs des écoles ont visité et découvert le Mémorial de la Shoah inauguré sous Jacques Chirac en janvier 2005, sur les bases du Mémorial du Martyr juif qui avait vu le jour, en octobre 1956.
La visite commence par un lieu unique : le Mur des Noms, où 76 000 noms de déportés y figurent classés par ordre alphabétique et années de déportation. Les allemands pour les déshumaniser leur avaient donné un matricule et ils n’étaient que statistiques. Sur les témoignages des familles ces noms ont été retrouvés et leur mémoire honorée.
Nous descendons ensuite dans la crypte, cette partie date des années 50. Là, se trouve le tombeau et le mémorial du martyr juif inconnu.
Nous arrivons ensuite au sous-sol, à l’espace de l’exposition permanente, qui inclut la partie pour les enfants de 8 à 12 ans. Toutes les images sont prises dans le respect de leur sensibilité, tout en restant dans le cadre des programmes du cycle 3 de l’Éducation Nationale, depuis 2002. Le projet est de consacrer un espace spécifique pour les groupes de visites d’enfants.
Une cartographie au sol, représente le nombre de juifs vivant dans chaque pays avant la Shoah. Au XVIII siècle les juifs polonais représentaient la moitié du nombre total de juifs dans le.monde. C’était le cœur du judaïsme européen, ils avaient leur langue, leurs journaux. et une personne sur cinq était citoyen polonais. Après ce Génocide, il ne reste plus un juif en Pologne, car détruire d’abord les enfants c’est empêcher d’incarner l’avenir. Une autre carte marquante, celle de l’itinéraire des convois de déportation à destination d’Auschwitz.
Un espace est consacré aux lettres des enfants cachés, et un Mur de photos d’enfants déportés. C’est un travail calqué sur une méthode japonaise qui laisse filtrer la lumière, pour être moins «traumatisante». Grâce à ces photos, on arrive à retracer le parcours des victimes.
Nous montons pour découvrir le site pédagogique intitulé : Le Grenier de Sarah. Ce site d’introduction à l’histoire de la Shoah pour les enfants de 8 à 12 ans s’adresse à tous les élèves, écoles publiques incluses. Il permet d’expliquer notre appartenance culturelle et morale .Il est une ressource considérable constituée de fiches pédagogiques et de différents parcours à thèmes.
Des noms tels qu’Albert Lipchitz, enfant résistant mort au combat, Irène Savignon, dialogue avec ses petits-enfants, Rachel Ségal Jaegle, enfant de Belleville.
Évocation de lieu, comme la Maison de Nina, qui accueillit les enfants pour les sauver.
Ces génocides peuvent être comparés à ceux du Rwanda ou à celui du massacre Tutsi.
Un travail pédagogique est également initié sur « qu’est-ce qu’un juste? »
Un autre dossier est consacré à la Mémoire vive du village de Chambon-sur-Lignon qui reçut la médaille collective en 1988.
Mais il faut terminer ces ateliers sur une ouverture, une note d’avenir : malgré un monde en manque d’empathie, l’art permet de réécrire l’histoire, de réhabiliter les ateliers philosophiques. Débattre est civilisateur pour apprendre à accepter les différences.
Nombreux réalisateurs ont mis en images des livres tels que
- Le Sac de billes de Joseph Joffo,
- Au revoir les Enfants, de Louis Malle, ou
- Le Vieil Homme et l’enfant de Claude Berri
Il est conseillé de prévoir ces ateliers le matin, afin de prolonger cette activité en classe par la parole, le dessin, des ateliers littéraires avec lecture suivie, des ateliers de théâtre, ou de musique, ou encore des chants Kleizmer.
Nous remercions Monsieur Mesnard, notre formateur, d’avoir initié cette visite qui sera une aide précieuse pour nos futures enseignantes.
France NAHUM MOATTY