La formation de formateur occasionnel


Voici venue l’occasion, pour moi, de parler de la formation de formateur occasionnel.

J’ai choisi de le faire en relatant la dernière journée de formation, celle du 4 mars, qui s’intitulait : Devenir formateur occasionnel, sa mission et sa modalité d’action ; formation animée par Monsieur Patrick Petit-Ohayon et par Mme Hélène Zrihen.

Confrontées à de nouvelles théories (ou presque) depuis le début de notre formation : gestion mentale, discipline positive…, bousculées par de nouvelles pratiques : théâtre, art de la communication… ; pendant 6 mois, nous voilà face à nos deux formateurs pour comprendre finalement à quoi nous nous sommes engagées. Et voici ce que je me reçois en pleine figure !

Moi qui rêvais d’être formatrice d’une matière spécifique (pour ma part, c’est aider à la mise en place de projets culturels dans les écoles) pour une myriade d’enseignants, et bien je suis vite redescendue de mon piédestal !

Le matin, je comprends tout d’abord par M. Petit-Ohayon, que : « se former à », c’est déjà « sortir de » pour « aller vers »

On quitte une zone de confort pour aller vers autre chose, et même si cela secoue, perturbe, questionne notre ego ; on sent que les formateurs ont choisi résolument d’être bienveillants et de fait on s’en trouve de plus en plus enrichis.

Il nous a fait comprendre que quitter l’acquis c’est aller vers l’humilité. C’est en forgeant qu’on devient forgeron, c’est en formant qu’on devient formateur.

Car oui, il y a un grand pas (cela m’a semblé pour ma part gigantesque !), entre la formation et le métier de formateur.

Former c’est bien plus simple, former c’est échanger, écouter, apaiser votre collègue, celui qui souffre, qui se remet en question ou celui qui reste sur son quant à soi, celui qui arrive avec ses grands sabots ou ses petits souliers, celui qui se sent soudain honteux après vingt ans de carrière ; former ce n’est pas être reconnu mais reconnaître.

J’aime l’origine du mot humble ; humilis de humus, près du sol, bas. Être humble, c’est être terre à terre dans le bon sens du terme, c’est humer l’autre comme le paysan hume sa terre, point d’envolée intellectuelle, plutôt une pleine conscience de l’autre et de soi.

La certitude que l’idée que je me faisais du métier de formateur occasionnel, est à repenser, s’amplifie l’après-midi par la mise en pratique de situations proposées par Mme Hélène Zrihen.

Il s’agissait de recevoir les plaintes, certitudes, remises en question…de collègues potentiels. « Et si vous vous retrouviez face à ce type de collègue, qui vous demande de l’aide, que lui diriez- vous ? ».

Après un débriefing de tout le groupe, on s’aperçoit ô combien la juste écoute de l’autre et les justes mots à dire sont difficiles à trouver. Ne pas être dans le « moi je » ou dans le « tu ne devrais pas », ou encore « si j’étais toi »… n’est pas une mince affaire.

Ces automatismes du langage qui nous font exister par rapport à l’autre ne laissent pas la juste place à l’autre.

Alors, malgré mes quelques moments de résistance lors de cette journée de formation je terminerai l’idée que je me faits de cette formation de formateur occasionnel par une dernière citation qui pour moi me résume à travers cette formation : « Rester dans sa zone de confort c’est exister ; mais en sortir, c’est vivre ».

Stéphanie Klein