Edito newsletter n°5 : Les 3 temps de la formation


 

Pour acquérir une compétence professionnelle il faut passer par trois étapes qui se déroulent dans un ordre précis, même si elles peuvent prendre des modalités et des formes différentes.

Le 1er temps est fait de déséquilibre, de remise en question des certitudes. Si l’on sait déjà comment faire, nul besoin d’un nouvel apprentissage. Le plus souvent, on pense savoir, et par la force de l’habitude, on ne remet pas cette pratique en question. Or, si le besoin a été en amont repéré et analysé par un observateur extérieur, ce savoir est le plus souvent un obstacle à la formation. Ce n’est que lorsque la personne concernée prend conscience par l’expérimentation, par la prise de recul, que son savoir précédent est inefficace pour remplir la tâche demandée que le besoin de changement peut être reconnu. Or, sans cette étape, il ne peut y avoir de véritable entrée en formation car les savoirs antérieurs font obstacle. De plus, les dispositifs psychologiques de départ n’y étaient pas favorables. Cette étape, bien que nécessaire, est inconfortable. C’est pourquoi, elle ne sera jamais engagée si on n’est pas en mesure d’accompagner la suite du processus.

Le 2ème temps est fait d’apports nouveaux, de savoirs savants, et de repères conceptuels et théoriques. Cette étape nourrira la nouvelle compétence à acquérir dans un cadre adéquat pour la mise en place et le développement d’une pratique de qualité. La prise de recul précédente est enrichie d’études, de conceptions que ne connaissaient pas les stagiaires. Il s’agit de montrer une nouvelle facette de la réalité, une nouvelle manière de répondre à une question ancienne. Mais, là encore il ne faut pas s’arrêter au milieu du gué. Savoir n’implique pas savoir-faire. Malgré ces nouvelles connaissances, le stagiaire mis en situation, active instantanément ses anciens réflexes, sans s’en rendre compte.

Le 3ème temps est fait de transferts, de transpositions dans la réalité. Il s’agit de dépasser sa spontanéité et de se créer de nouvelles habitudes améliorées. Cela passe parfois par la prise de conscience de son échec par excès de naturel. C’est le dépassement de cet élan qui transforme radicalement l’apprentissage en réussite. Ce n’est qu’une fois cette nouvelle pratique maîtrisée que l’on peut parler de fin de processus formatif. Avant, on est en chemin. Cette démarche peut prendre des rythmes, des durées différentes selon le type d’actions à acquérir. Mais, c’est de la responsabilité du formateur de conduire son groupe jusqu’au bout du chemin. C’est un critère de qualité sur lequel un centre de formation doit s’engager. On ne peut promettre la réussite de tous, mais l’organisation de la formation doit permettre au plus grand nombre d’y prétendre.

C’est dans cet esprit que le Campus FSJU conçoit et organise ses formations pour le bien de tous ceux qui en profitent déjà ou en profiteront prochainement.

 

Patrick PETIT OHAYON