Comment transmettre et commémorer l’histoire de la Shoah avec nos élèves


Le 6 février 2019, le CNPJ a proposé une séance sur le thème de la transmission de l’histoire de la Shoah à l’école élémentaire. Profitant de la présence à l’espace Rachi d’une exposition exceptionnelle de la calligraphe Eleanor Winters, cet atelier était co-animé par Galith Touati, directrice de l’association L’enfant et la Shoah – Yad Layeled France et Annie Rapoport- Rayski, présidente de l’association Anima&Cie.

 En introduction, un long échange avec les participantes a permis d’énoncer les attentes et les difficultés d’un enseignement nécessitant d’être adapté au jeune âge et à la sensibilité des élèves de primaire.

L’objectif étant de mieux impliquer les élèves, la présentation de plusieurs outils pédagogiques conçus par l’association L’enfant et la Shoah pour le cycle 3, et notamment le kit-exposition « Enfants juifs à Paris, 1939-1945 » prêté gratuitement aux écoles, a servi d’illustration d’actions interactives pouvant être réalisées dès le CM2.
Annie Rapoport-Rayski a présenté les calligraphies d’Eleanor Winters, dont l’exposition À la mémoire des enfants déportés est une manière originale de transmettre, par les arts.

Ses œuvres ont été inspirées par les plaques mémorielles figurant sur les façades, et à l’intérieur des écoles, rappelant que des enfants qui fréquentaient ces établissements ou habitaient ces quartiers ont été arrêtés à Paris entre 1942 et 1944 parce qu’ils étaient juifs.

À la question : « Le témoignage des survivants est-il un bon vecteur de transmission ? », la projection de « La visite de Mr Jacubowiez » a apporté une réponse évidente. Dans ce film documentaire d’Elsa Quinette et Benoit Manent (2017), Isidore Jacubowiez (ancien enfant caché) rencontre les élèves du collège Bernard Palissy, du 10e arrondissement, où il a été élève durant la Seconde Guerre mondiale. Lorsque les élèves sont bien préparés, mais les témoins également, leur rencontre avec les personnes qui avaient leur âge pendant la Seconde Guerre mondiale et ont dû faire face aux persécutions, les marque durablement. Se pose alors la douloureuse question, dont la réponse devra être trouvée à court terme : « quelle pédagogie pour une histoire sans témoins ? »