Robert Derai, Responsable des programmes de formation pour l’enseignement juif au Campus FSJU, Institut André et Rina Neher, observe que les professeurs de kodech ont soif de pédagogie. Explications.
Lev Hair : Vous assurez l’organisation de la formation des professeurs de kodech au Campus FSJU. Comment sont organisées ces formations ?
Robert Derai : L’Institut André et Rina Neher fait partie de l’ensemble des Instituts de formation du Campus FSJU, avec l’Institut Léon Ashkenazi en charge du secteur social, l’Institut Eliézer Ben Yehouda pour les professeurs d’hébreu, l’Institut JP Bader pour l’éducation informelle.
L’objectif de L’Institut André et Rina Neher est de professionnaliser le personnel des écoles juives, enseignants, directeurs, surveillants…
– Quel est votre parcours ?
– Je suis professeur de kodech et d’hébreu moderne depuis plusieurs années. Après avoir étudié en yéchiva, j’ai été diplômé en sciences de l’Education et en ingénierie pédagogique.
Puis j’avais suivi la première promotion de formation des conseillers pédagogiques de l’Institut André Neher (C.O.P pour Conseil-Outils-Programmes)
– Quel public formez-vous ?
– Nous recevons chaque année une vingtaine de stagiaires en poste dans diverses écoles et plusieurs qui n’enseignent pas encore. Ils suivent un programme de six cents heures réparties sur deux années d’études. Ils ont un point commun : une immense motivation pour apprendre le métier afin d’être excellent pour leurs élèves.
Nous proposons également des programmes en interne à la demande des directeurs d’écoles juives, en fonction de leurs besoins spécifiques.
– Qui sont les formateurs ?
– Différents experts de grande qualité interviennent dans nos formations : des rabbanim, des thérapeutes, des formateurs expérimentés, enseignants chevronnés, professeurs d’histoire ou d’informatique…Ils ont tous une expérience de l’enseignement, une formation de formateur et surtout un talent fou pour transmettre !
– Quelle est votre chita ?
– Notre chita est de ne pas en avoir !
En effet, nous n’entrons pas dans des considérations ou orientations particulières.
Notre apport spécifique est la pédagogie et la didactique des différentes disciplines juives.
Les stagiaires que nous recevons ont déjà une formation yéchivique ou séminarique, et nous leur apportons davantage d’outils sur le « comment » transmettre plutôt que sur les contenus mêmes.
– Quelles sont vos particularités ?
– Tout d’abord notre approche insiste sur la formation à l’écoute et la prise en compte de chaque élève. En effet, chacun apprend et mémorise différemment. Par conséquent, les stagiaires sont formés à l’observation minutieuse de leurs élèves afin de déterminer quelle stratégie d’enseignement ils choisiront. Ainsi, ils mettront en place une pédagogie différenciée et adaptée.
Cela est d’autant plus nécessaire que de plus en plus d’enfants venant de l’école publique sont accueillis dans les établissements juifs et nécessitent d’être « coachés » efficacement pour s’intégrer rapidement dans leurs nouvelles structures.
D’autre part, une spécialiste de la communication assure un module qui donne aux apprenants les clés d’une analyse de leurs propres manières de communiquer, afin de prendre du recul et réfléchir aux moyens de mieux gérer les échanges humains avec les élèves, les parents, les collègues…
Les professeurs de kodech en formation suivent également des cours de mise à niveau en informatique, afin par exemple d’acquérir les compétences pour créer une présentation PowerPoint ou pour effectuer une recherche efficace sur Internet où de nombreux sites pédagogiques sont à disposition.
– Quelles sont vos récentes réalisations ?
– Depuis cette année, nous avons ouvert une antenne à Strasbourg où une dizaine de professeurs venant de différentes écoles de la Ville, suivent la formation du programme Hé. Celle-ci est calquée sur la formule parisienne, avec une touche particulièrement alsacienne puisque des formateurs locaux y interviennent.
Une rencontre des deux groupes aura lieu à l’institut André Neher les 4-5 et 6 juillet pour un séminaire de formation sur l’enseignement de la Torah orale, avec une soirée le mercredi 4 juillet où tous les enseignants sont conviés, pour réfléchir à « Comment renforcer la motivation de nos élèves pour le Kodech ? »
Nous avons également été sollicités par des écoles dans d’autres régions pour y
organiser des formations locales …à suivre…
Pour tous renseignements sur la formation continue, appelez le 01.42.03.00.44