Les 16 et 30 mars derniers, les professeurs-stagiaires du programme Hé du Campus FSJU ont bénéficié d’une session de formation portant sur le thème du « jeu théâtral au service de l’enseignement ».
Une approche innovante et ludique menée par Philippe Lévy, coach en communication professionnelle, qui a permis aux participants de s’extérioriser et de réfléchir à leurs pratiques au quotidien pour optimiser leurs façons de transmettre.
Au programme de cet atelier axé sur les fondamentaux de la prise de parole en public : les notions incontournables de communication non-verbale (posture, gestuelle, alignement corporel), de mise en espace (la manière de se tenir, se mouvoir face à l’auditoire, la proxémie ou distance requise), et des registres autour de la voix et de la manière de maintenir l’attention. Il s’agissait évidemment d’une initiation et le formateur de préciser d’emblée qu’il ne transformerait « quiconque en comédien en quatre heures, mais rendrait apte à découvrir des approches similaires au jeu de scène » et à les utiliser à bon escient.
Grâce à des exercices hérités du jeu dramatique et du meilleur des méthodes actives, l’intervenant a insisté sur les compétences à acquérir en matière de présence et de maîtrise de sa classe, par le truchement de techniques essentielles pour transmettre son cours et ses messages. Les participants n’ont d’ailleurs pas manqué d’être sensibles à ces mises en jambes et vocalises qui leur ont permis de lâcher prise, d’avoir un regard sur leurs pratiques éducatives et de prendre conscience de leurs zones de confort et … d’efforts.
Quel que soit leur degré d’expérience, les principales difficultés traduites par des enseignants aussi volontaires que chahutés dans leurs manières de faire à l’occasion de cet atelier d’un nouveau genre, ont révélé quelques hésitations voire des maladresses à faire face au chahut, par exemple. Pour autant, « tenir sa classe », comme il est coutume de dire, ne relève pas du défi inaccessible et ne suppose guère l’emploi systématique d’une autorité véhémente. Bien au contraire !
C’est à l’aune d’exercices précieux sur l’importance du contact visuel, de l’écoute active, de l’observation, ou de la simple modulation de sa voix pour provoquer des réveils d’attention, que les professeurs ont pris conscience qu’ils connaissaient déjà l’arsenal du comédien pour susciter et maintenir l’intérêt de leurs élèves. Chacun s’est ainsi emparé de méthodes dans une palette qu’ils auront à cœur d’étoffer au gré de leur parcours : travail sur la respiration, diction, maîtrise du trac via la relaxation, travail sur la justesse vocale par le chant, précision du langage et de l’intention par la théâtralisation de la lecture etc.
Au cours de l’atelier, les échanges nourris entre les enseignants-stagiaires concernant leur style d’enseignement ont fait émerger des méthodes combinant l’art de dire et de mettre en scène les élèves. Car la clé d’une transmission joyeuse participe bien d’une interaction avec la classe. Ce constat unanimement partagé a fait dire, en guise de conclusion, à un des enseignants : « cette sensibilisation aux méthodes de l’acteur m’a beaucoup apporté en me permettant de faire une véritable introspection, de sonder certaines de mes angoisses face à l’auditoire, à surmonter quelques craintes tenaces, et à envisager ma relation à l’élève, non plus dans un rapport hiérarchique ou dual, mais bien sous le prisme de la coopération ».