Il se passe toujours quelque chose d’autre au Campus FSJU !

Non pas par agitation, mais du fait du déploiement progressif des activités de formation dans tous les secteurs.

Entre :

  • une après-midi consacrée aux neurosciences pour les professions de Kodesh,
  • une réunion nationale des Directrices de crèche,
  • le séminaire de l’équipe pédagogique du groupe scolaire l’école Maïmonide à Yad Vashem,
  • l’accompagnement des professionnels du social vers une certification,
  • une journée pour les futurs formateurs d’enseignants consacrée à la gestion du stress,
  • un jury de certification pour les directeurs d’écoles,
  • la préparation de VAE dans le secteur de la petite enfance,
  • un atelier du CNPJ (Centre national de pédagogie juive) autour de la méthode Montessori ou de la sophrologie,
  • un séminaire de préparation du concours de professeur des écoles à Lyon,
  • une visite de formatrice à Strasbourg,

l’agenda du Campus FSJU se remplit de plus en plus vite. Le Campus travaille actuellement avec une centaine de formateur répartis sur l’ensemble des secteurs afin d’être toujours au plus près de votre demande et du besoin de vos équipes.

Ne restez pas au bord du chemin, montez dans ce train de la qualité en tant que stagiaire, mais aussi pourquoi pas, en tant que formateur. La qualité cela se prépare,  cela s’accompagne.

Soyez au rendez-vous !

 

Patrick Petit-Ohayon

Le 6 février 2019, le CNPJ a proposé une séance sur le thème de la transmission de l’histoire de la Shoah à l’école élémentaire. Profitant de la présence à l’espace Rachi d’une exposition exceptionnelle de la calligraphe Eleanor Winters, cet atelier était co-animé par Galith Touati, directrice de l’association L’enfant et la Shoah – Yad Layeled France et Annie Rapoport- Rayski, présidente de l’association Anima&Cie.

 En introduction, un long échange avec les participantes a permis d’énoncer les attentes et les difficultés d’un enseignement nécessitant d’être adapté au jeune âge et à la sensibilité des élèves de primaire.

L’objectif étant de mieux impliquer les élèves, la présentation de plusieurs outils pédagogiques conçus par l’association L’enfant et la Shoah pour le cycle 3, et notamment le kit-exposition « Enfants juifs à Paris, 1939-1945 » prêté gratuitement aux écoles, a servi d’illustration d’actions interactives pouvant être réalisées dès le CM2.
Annie Rapoport-Rayski a présenté les calligraphies d’Eleanor Winters, dont l’exposition À la mémoire des enfants déportés est une manière originale de transmettre, par les arts.

Ses œuvres ont été inspirées par les plaques mémorielles figurant sur les façades, et à l’intérieur des écoles, rappelant que des enfants qui fréquentaient ces établissements ou habitaient ces quartiers ont été arrêtés à Paris entre 1942 et 1944 parce qu’ils étaient juifs.

À la question : « Le témoignage des survivants est-il un bon vecteur de transmission ? », la projection de « La visite de Mr Jacubowiez » a apporté une réponse évidente. Dans ce film documentaire d’Elsa Quinette et Benoit Manent (2017), Isidore Jacubowiez (ancien enfant caché) rencontre les élèves du collège Bernard Palissy, du 10e arrondissement, où il a été élève durant la Seconde Guerre mondiale. Lorsque les élèves sont bien préparés, mais les témoins également, leur rencontre avec les personnes qui avaient leur âge pendant la Seconde Guerre mondiale et ont dû faire face aux persécutions, les marque durablement. Se pose alors la douloureuse question, dont la réponse devra être trouvée à court terme : « quelle pédagogie pour une histoire sans témoins ? »

 

 « Petite enfance et neurosciences pour (re)construire les pratiques ».

 Le jeudi 24 janvier 2019, Campus FSJU organisait sous la houlette de l’Institut Léon Askenazi, une journée nationale dédiée aux directrices de crèches.

Un temps consacré aux besoins émergents de formation dans les structures, suivi d’une conférence animée par Josette Serres, psychologue-clinicienne du développement et chercheuse en neurosciences dans le champ de la petite enfance.

Que peuvent les  neurosciences pour les pratiques de crèche ?

Mme Serres nous conduit pas à pas dans cette aventure extraordinaire que constitue le développement du petit enfant. Elle invite l’auditoire à revisiter  son rôle de professionnel à mieux l’ajuster, par ses conseils judicieux sur les pratiques (l’adaptation, le sommeil, les postures, la communication…).

Les découvertes sur le cerveau sont essentielles. Les connaissances récentes en neurosciences induisent de nouvelles approches avec l’enfant en cours de développement.

Il  ne s’agit pas  d’un  cerveau vide qu’il faut remplir.

La recherche nous fait percevoir un « bébé » doué de compétences, dont le cerveau est pré câblé pour les apprentissages. Anticipant, inférant, dressant des probabilités à partie des situations qui l’entourent,  le bébé est tour  à tour physicien, mathématicien et athlète du quotidien.

Néanmoins, le petit d’homme naît inachevé, avec un cerveau encore immature et  très fragile. La  recherche nous sensibilise encore davantage à la grande dépendance du bébé humain qui ne peut survivre sans l’adulte. Sa longue période d’apprentissage est mise à profit pour fabriquer des réseaux de neurones, car le développement du cerveau dépend de l’expérience. L’enfant se relie aux  intentions pédagogiques des adultes (modèles) et il apprend par observation et par imitation, dans l’action, ce sont  les fameux neurones-miroirs.

En effet, on ne demande pas à l’enfant de se contrôler, insiste Josette Serres, avant qu’il ne soit physiologiquement capable de le faire ; Il faut le lui apprendre avec des jeux appropriés qui associent les compétences motrices et cognitives.

Au cours du développement, l’enfant apprend a renforcer les stratégies appropriées et à inhiber les stratégies inappropriées, dans les différents champs de sa perception : cognitif, moteur et émotionnel.

Cette capacité du cerveau à s’adapter en réaction à son environnement est essentielle à l’apprentissage.

Lorsque l’enfant fait de nouvelles découvertes, des connexions se forment, d’autres se renforcent, d’autres s’affaiblissent et certaines disparaissent.

L’adulte est un « phare » insiste, Josette Serres, il initie les principes éducatifs en accord avec le développement de l’enfant, favorise les compétences émotionnelles, sociales et cognitives et garantit la bonne maturation du cerveau.

Les  grandes émotions, joie, peur, tristesse et colère renseignent sur ce que vit quotidiennement l’enfant et qu’il ne peut maitriser seul.  Elles permettent  de mettre des mots sur l’état du tout petit, de reconnaître son émotion et de l’encourager à l’exprimer lui-même quand il aura accédé au langage

Avant 5 ou 6 ans, les enfants ne peuvent donc contrôler leurs émotions. Les nouvelles découvertes en neurosciences sociales nous apprennent que montrer son affection, câliner, embrasser un enfant, le prendre dans ses bras, est indispensable.

Nous parlerons désormais de juste proximité plutôt que de juste distance, pour encourager l’autonomie et la sécurité affective de l’enfant.
Une conférencière pleine d’humour, qui n’hésite pas à déstabiliser gentiment la salle, en revenant sur quelques idées reçues qui font maintenant école au sein des collectifs de crèches et de l’école.

« Le cerveau apprend de l’erreur, ne devrait-on pas féliciter l’enfant pour ses erreurs, qui lui apportent l’opportunité d’apprendre ? » plaisante-t-elle, à moitié.

Et bonne nouvelle, nous gardons notre plasticité du cerveau  non pas jusqu’à 3 ans, non plus jusqu’à 6 ans mais jusqu’au bout !

 Lucia BENSIMON