Le cycle de formation ADO 3.0 initié par le programme NOE pour la jeunesse en partenariat avec le Campus FSJU s’est poursuivi le  25 octobre avec un troisième opus consacré aux thématiques des « violences sexuelles sur enfants » et le phénomène d’hypersexualisation.

C’est sous l’angle de l’animation socio-culturelle conjugué à l’expérience d’une quinzaine d’éducateurs invités à cet atelier que ces sujets de société brûlants, ravivés par les débats autour des récentes propositions de loi, ont été abordés dans une approche pédagogique des plus adaptées à l’audience.

Partant d’un objectif, le courage de la bienveillance, « l’association Une vie » mène des actions concrètes qui s’articulent autour de trois grands thèmes : la protection de l’enfance, la citoyenneté et le partage de mémoire.

Sébastien Brochot, son président, fut le spécialiste de ces questions invité à ce nouveau rendez-vous. Il intervient régulièrement auprès de la Fédération des  CRIAVS (Centre de Ressources pour les Intervenants auprès des Auteurs de Violences Sexuelles). Pendant près de trois heures, il a tenu devant un public de professionnels manifestement motivés une conférence passionnante, en parlant sans détours des enjeux de la prévention en milieu éducatif, y compris au sein de la Communauté juive, qu’il sent prête à aborder frontalement ces questions jusqu’ici très tabou.

Il y a notamment distingué les différentes formes d’atteintes sexuelles à l’encontre des mineurs,  et a rappelé les comportements de détection de ces agissements en orientant vers les relais pertinents de prise en charge.

De la bonne distance à tenir lorsque l’on est animateur en colonie avec un enfant, en passant par les  fiches de signalement à mettre en place le plus largement possible dans les ACM (Accueils Collectifs de Mineurs),

en prenant soin de n’esquiver jamais les interrogations des participants qui résonnent de l’urgence de leur environnement, Sébastien Brochot a réussi a faire de cet atelier un moment d’échanges édifiant et sincère. Campus a d’ailleurs prolongé cette intervention auprès du corps enseignant le 6 novembre dernier.

Philippe Lévy 

C’est avec une grand tristesse qu’il me revient d’annoncer aux anciens stagiaires du CFP Neher et aux formateurs le décès de Monsieur Claude Hameau le 16 août 2018 à l’âge de 81 ans.

Il fut l’un des pionner de la création du CFP Neher et a incarné pour plusieurs générations d’étudiants un autre regard sur les Mathématiques. Il les a, aux dires de certains, réconciliés avec cette matière qui leur semblait inaccessible.

Nous garderons le souvenir de son visage rayonnant et de sa simplicité.

Nous renouvelons à sa famille et à ses amis nos très sincères condoléances.

Patrick Petit-Ohayon

 

Lev ‘Haïr revient avec Patrick Petit-Ohayon – Directeur Général du CAMPUS-FSJU sur les dernières activités entreprises par cet Organisme de formations. C’est l’occasion de faire un point complet avec son Directeur et d’entrevoir les futures orientations.

Lev ‘Haïr – Le CAMPUS-FSJU achève actuellement sa quatrième année d’activité au service de la vie associative dans le domaine de la formation.

Avant d’examiner les perspectives pour la prochaine rentrée, pouvons-nous faire le point sur les programmes qui sont proposés ?

Patrick Petit-Ohayon – Comme vous le savez, le CAMPUS-FSJU est composé d’Instituts de formations dédiés que nous tentons de faire travailler en synergie. L’Institut André et Rina Neher se consacre à l’école juive à tous les niveaux : la formation initiale et continue des enseignants de matières générales et juives, celle des Directeurs débutants, et l’innovation de cette année, celle de formateurs occasionnels. Au-delà de la préparation des concours nationaux de Professeurs des Écoles ou de CAFEP et d’agrégation privé d’Hébreu, c’est la pédagogie – dans sa globalité – que nous cherchons à moderniser. Les nouvelles technologies et le numérique y occupent une place grandissante, mais aussi, la discipline positive, les neurosciences ou la médiation cognitive du Professeur Feuerstein.

À l’Institut Léon Askenazi, tourné vers le médico-social et la petite enfance, nous avons commencé à développer les voies de la VAE (Validation des Acquis de l’Expérience) qui permettent de reconnaître les compétences acquises sur le terrain et de donner un vrai statut aux personnes employées. Par ailleurs, nous sommes en train de diversifier notre offre de formation dans ces secteurs et, notamment, en direction des crèches et des Jardins d’enfants.

À l’Institut J-P Bader pour l’éducation informelle, nous avons amorcé, en partenariat avec la Direction de l’Action jeunesse du Fonds Social Juif Unifié, un programme de formation des Cadres des mouvements de jeunesse et des organismes de vacances, intitulé « Ado 3.0 » qui permet d’aborder les problématiques auxquelles sont confrontés les jeunes d’aujourd’hui.

L ’H – Quel est le public de prédilection du CAMPUS-FSJU ?

P P-O – Ce sont tous les professionnels, les élus et les bénévoles de la vie associative. Au-delà de programmes de formations standardisés, nous mettons en œuvre de nombreux projets conçus sur mesure pour nos partenaires. Plus qu’adapter nos formations au terrain, nous recherchons le formateur le mieux placé pour répondre au besoin exprimé.

C’est pourquoi, nous avons fait le choix d’avoir peu de formateurs maisons, mais un carnet d’adresses de formateurs en continuelle extension pour solliciter la compétence dont nous avons précisément besoin, tout en lui demandant de faire un effort pour s’adapter au modèle économique de la vie associative.

L ’H – Pour poursuivre cette problématique, pouvez-vous nous expliquer comment est financée la formation ?

P P-O – De fait, les sources de financements sont diverses. Pour les enseignants, salariés de l’État, c’est le Ministère de l’Éducation nationale qui finance intégralement leur formation continue.

Pour les salariés de droit privé, ce sont les OPCA, les organismes collecteurs des fonds de formation. Pour pouvoir en bénéficier, le CAMPUS-FSJU a d’ailleurs dû obtenir l’agrément Datadock.

Pour les personnes en recherche d’emploi, c’est le Pôle Emploi, grâce à un autre référencement du CAMPUS-FSJU, Dokélio Île-de-France.

Enfin, certains étudiants participent directement à leurs formations.

Cependant, afin que personne ne puisse être exclus de la formation, nous avons également développé des partenariats avec des Fondations, telles la Fondation pour la mémoire de la Shoah, la Fondation pour l’éducation juive, mais aussi, avec le Fonds Social Juif Unifié.

L ’H – Quelles sont les pistes de développement pour la prochaine rentrée ?

P P-O – Nous préparons plusieurs innovations pour l’Année Universitaire 2018/2019 :

  • Le développement des formations pour les enseignants des Collèges/Lycées et la préparation à de nouveaux concours d’État.
  • Le lancement d’une formation d’Accompagnement éducatif et social, en cours d’agrément auprès de la Région Île-de-France.
  • Le renforcement de nos actions régionales déjà amorcées avec Marseille et Strasbourg cette année.
  • Le lancement d’une formation de formateur d’enseignants de Kodech.
  • La reprise des formations de formateurs de l’OFAC pour la préparation des Bafa et Bafd.

Notre ambition reste de jours faire mieux pour répondre aux besoins des associations là où elles se trouvent, en renforçant la qualification professionnelle tout en l’accompagnant d’un éclairage éthique et identitaire.

Hanna Javen est l’une des formatrices du Campus, spécialiste du commentaire de Rachi, elle intervient régulièrement pour leur plus grand plaisir, dans la formation de nos professeurs de Kodesh.

Cette enseignante passionnée, a souhaité partager avec ses élèves et ses étudiants son travail sur le grand maître du moyen-âge, le centre de ses études de ses dernières années.

L’enseignement a toujours été une vocation pour Hanna Javen. Petite, ses parents ouvrent l’école Beth Hanna pour filles à Strasbourg. C’est tout naturellement qu’elle part après son bac faire un séminaire à New York. Dès la fin du séminaire, elle revient en France pour y être enseignante. Elle a à peine 20 ans !

Au fil du temps, en réfléchissant et en affinant ses méthodes d’enseignement, elle se demande comment rendre le ‘Houmach plus attirant pour les élèves. Et c’est en se penchant sur les écrits du Rabbi de Loubavitch concernant Rachi, qui en explique les principes de raisonnement, qu’elle a un déclic.

Ainsi avec ses élèves et selon leur niveau de classe, elle les emmène à la découverte de la question de Rachi rendant ainsi les séances passionnantes, tout en aiguisant leur curiosité et en leur proposant un véritable challenge intellectuel. Selon elle, « Rachi est le meilleur des pédagogues ».

Avec le temps elle peaufine encore son approche pour en faire une véritable progression pédagogique et adapte son travail selon le niveau et l’âge de ses élèves.

Au cours de ses recherches et de ses études, Hanna Javen a toujours eu à cœur de rattacher l’étude du ‘Houmach à la vie actuelle, en en rendant accessible le raisonnement, en le vulgarisant pour permettre à chacun de ses élèves de réfléchir par lui-même.

Lors de ses recherches, elle liste les questions de Rachi, les catégorise et analyse les codes qui y sont cachés pour approfondir encore son expertise et la transmettre.

Elle constate également qu’il y a souvent un décalage important pour les élèves du secondaire entrent les matières générales et celles de Kodech car souvent les premières font appel à la logique à la réflexion tandis que les secondes sont plus centrées sur de l’apprentissage classique. En rendant le texte passionnant et actuel, elle rééquilibre ce décalage. Le ‘Houmash devient un défi positif et stimulant pour l’élève.

Madame Javen nous fait le plaisir d’intervenir encore cette année au programme Hé les 5 et 12 novembre. Encore des séances passionnantes en perspective pour nos professeurs de Kodesh en formation.

Héloïse ALLALI