L’équipe du CAMPUS a assisté le 8 février à l’Assemblée générale du GIC (Groupement Inter Communautaire) de l’enseignement qui réunit deux fois par an des directeurs d’écoles juives venant de toutes les régions de France.

La situation présentée par Patrick Petit-Ohayon est à la fois encourageante, car les effectifs sont à nouveau à la hausse, et préoccupante car nous entrons dans une période de pénurie de moyens venant de l’éducation nationale. L’heure est donc à la redistribution des contrats sur l’ensemble du territoire français. Le gouvernement français engage les établissements scolaires a encore plus rationaliser la répartition des moyens financiers en faisant, dans la mesure du possible, des classes à faible effectif pour mettre sous contrat des unités accueillant plus d’élèves.

Cela constituera pour le Campus, une occasion de renforcer l’accompagnement pédagogique des enseignants confrontés à des classes plus lourdes, souvent hétérogènes et parfois à niveaux multiples.

 

Le Campus FSJU a entrepris un grand chantier de développement de l’offre de formation continue des enseignants des écoles juives.

Pour ce faire, sera adressé, dans les semaines qui viennent, un mini catalogue ciblé par catégorie d’enseignants.

Le premier à être diffusé sera celui comportant des offres de formation pour les enseignants de matières générales du 1er degré. Il comporte une vingtaine de propositions variées et ciblées pour les professeurs des écoles.

La deuxième sera destinée aux enseignants de nos Collèges et Lycées. Après une enquête auprès des directeurs, différentes propositions de formation seront formulées pour les enseignants, par matière. Pour développer cette offre des accords sont passés localement avec les instituts de formation de l’enseignement catholique lorsqu’il n’y a pas de dimension identitaire à la formation et lorsque l’offre de formation de proximité correspond aux besoins.

La troisième sera en direction des enseignants de kodesh de nos établissements. En complément de la formation organisée tous les mercredis après-midi au centre Neher, des actions de formation pourront être organisée dans les établissements de manière ponctuelle et ciblée.

Patrick PETIT-OHAYON

 

Le séminaire de formation pour les enseignants des écoles juives, intitulé « séminaire européen de leadership éducatif » s’est déroulé à Vienne dans les locaux de la « Lauder Business School ». C’est une initiative conjointe de la Mihlélet Herzog et de l’Institut Neher/Campus FSJU. Herzog est un institut universitaire de formation initiale et de formation continue parmi les plus importants en Israël. Cet institut souhaitait élargir son champ d’intervention en Europe, pour cela, un partenariat s’est établi avec Campus FSJU.

Etaient présents à ce séminaire, vingt-deux professeurs venus de Suède, Norvège, Royaume Uni, Hongrie, Pologne et de France. Des enseignants, en majorité de Kodesh, Ahdout, Enseignement Juif et Jewish Studies. Des appellations différentes selon les établissements d’origine.

Les journées de formation s’articulaient ainsi : du matin jusqu’à la fin de l’après-midi, les participants, séparés en deux groupes (anglophone et francophone) recevaient des cours de matières différentes : Tanakh, Tora Shebeal Pe (Yaël Ziegler, Michaël Benadmon), Histoire juive (Yaffa Azogui-Bajer) et Identité juive contemporaine (Dov Maimon).

Les soirées, avant et après le dîner, étaient composées de séances portant sur l’enseignement du Houmach et sur diverses pratiques pédagogiques appréhendées à partir de modèles ludiques (Myriam Koren).

Les cours se déclinaient selon les thématiques quotidiennes : tikoun olam, individu, communauté et famille, destruction et reconstruction, Israël et diaspora et enfin comment les textes discutent-ils des valeurs du Judaïsme ?

Les formateurs étaient des professeurs en exercice à Neher /Campus et Herzog.

Une journée fut consacrée à la visite des sites juifs : une des plus anciennes synagogues de Hongrie (aujourd’hui emmurée) et le lieu de sépulture du Hafetz Haïm en Slovaquie.

Durant cette semaine de formation, nous avons pu « voler » quelques moments pour visiter le Musée Juif, la Synagogue, la maison de Freud et dire bonjour à quelques tableaux de Klimt. Ce furent des moments conviviaux et de partage entre les enseignants.

Le séminaire s’est clôt par un Chabat magique (ce n’est pas un vain mot). Magique par les différents rites entendus lors des tefilot, par les chirourim exceptionnels et par la promenade de Chabat effectuée dans les jardins aux alentours.

Les participants ont émis le souhait que ces échanges se poursuivent mais aussi que les instituts de formation concernés s’engagent davantage et dans un avenir immédiat dans l’encadrement et l’accompagnement des enseignants. Des enseignants qui ont consacré une partie de leurs vacances d’été à suivre une formation continue.

Yaffa Azogui-Bajer

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Dans le cadre de sa  journée pédagogique, le collège Lycée Ozar Hatorah Filles de Paris, a accueilli le 13 mars 2018 : Flore Guattari Michaux.

Cette journée s’inscrivait dans le projet pédagogique de l’année : « les dangers d‘Internet et des écrans » et était organisé par le CFP Neher du Campus FSJU.

A l’initiative de la directrice Corinne Belliti, et de son équipe, la psychologue de l’enfant et de l’éducation, a animé une conférence-débat sur  « L’utilisation raisonnée des écrans »

Elle a fait le lien avec le programme de l’association de Serge Tisseron dont elle fait partie, « 3, 6, 9,12 », qui donne des repères, en fonction de chaque âge, pour éduquer les enfants à l’utilisation des écrans.

En effet, les écrans ne sont pas à bannir, ils peuvent être un outil pédagogique s’ils sont bien accompagnés. Flore Guattari Michaux préconise beaucoup d’échanges avec l’enfant sur ce qu’il voit sur les écrans.

Pour les enfants de moins de 3 ans, elle déconseille la télévision mais oriente éventuellement vers la tablette, qui est plus ludique (toujours accompagné d’un parent).

Pour les enfants de 3 à 6 ans, préférer les activités créatives ou jeux. 80 % des programmes de télévision n’étant pas adaptés.

Concernant les 6-9  ans, ne pas laisser les enfants seuls sur Internet. Toujours favoriser le dialogue sur ce que les enfants peuvent voir sur les écrans et respecter les normes indiquées (âge) sur les jeux vidéo ou films.

Pour les enfants de 9 à 12 ans, et plus, il faut être vigilant quant à l’utilisation intensive des écrans. Elle préconise la règle des 3A :

  • Auto-réguler et poser des limites si besoin. Les réseaux sociaux sont un outil pour créer du lien avec leurs amis ou centres d’intérêts. Rester ouvert aux échanges, en cas de difficulté de l’enfant et concernant la législation (téléchargement, cyber-harcèlement).
  • Accompagner : on s’intéresse, on participe, on partage, on interroge l’enfant sur son activité devant son écran, notamment sur les images violentes auxquelles ils peuvent être confrontés ainsi que ce qui est lié au droit à l’image, l’intimité…
  • Alterner : les livres, les jeux, le sport, les échanges. Favoriser la relation.

Une trentaine d’enseignants étaient présents pour assister à la conférence qui s’est prolongée par un atelier très intéressant sur « la classe inversée ».

Les professeurs ont pu poser leurs questions. Un grand merci à Flore Guattari Michaux qui a répondu de manière accessible et sans jugement.

Cette journée pédagogique a été financée à 100% par l’État grâce au CFP Neher du Campus FSJU.

 

 

 

 

 

 

 

 

Du 19 au 25 février 2018, 21 enseignants du groupe scolaire de l’Alliance des Pavillons-sous-Bois accompagnés de leur directrice, Mme Sarah-Laure Attias ainsi que de la directrice du primaire Madame Arielle Sasportes, participèrent à un séminaire de formation sur l’enseignement de la Shoah, l’identité juive et l’antisémitisme contemporain à L’Ecole Internationale pour l’Enseignement de la Shoah de Yad Vashem.

Cette formation de 7 jours fut l’occasion pour ces enseignants d’étudier et de débattre autour des enjeux capitaux relatifs à la transmission de la Mémoire, mais aussi de s’armer d’outils pédagogiques pour avancer dans cette direction de manière concrète. Ce programme mit en  avant le bon équilibre entre séances historiques, philosophiques et études juives accompagnées d’ateliers pédagogiques permettant aux professeurs d’appliquer cet enseignement en classe avec les élèves. Parmi les 23 participants 8 étaient professeurs des écoles. La question du quand et comment doit-on enseigner la Shoah  fut au centre des discussions et de l’étude. Les enseignants ont pu repartir en France armés d’outils théoriques et pratiques adaptés au contexte particulier des écoles juives. Cette adaptation est le fruit d’une longue coopération avec M. Patrick Petit-Ohayon et l’équipe du Campus-Formation qui accompagnent Yad Vashem dans son travail avec les écoles juives de France. Le Campus Formation et Yad Vashem privilégient les projets effectués avec le corps enseignant d’une même école. Ces projets permettent le travail dans la transversalité pour appliquer un concept central dans la philosophie pédagogique de Yad Vashem- la pluridisciplinarité ; ceux-ci ne dépendant plus d’une ou deux personnes référentes seulement au sein de l’école. C’est en créant un langage commun au sein de l’établissement autour d’un projet d’école et d’une coordination entre les différentes matières : Histoire-Géographie, Histoire Juive, Lettres, Kodesh et Philosophie, Art, …, que cette transmission pourra pérenniser. L’objectif de ce séminaire était de poser des bases communes et solides pour une formation continue qui pourra s’effectuer à l’Alliance des Pavillons-sous-Bois avec l’équipe pédagogique de Yad Vashem.

A l’heure où les voix des témoins se font de plus en plus rares un enseignement historique rigoureux accompagné de la ré-humanisation des victimes sera capital dans ce combat contre l’oubli, le déni et l’antisémitisme.

Yad Vashem souhaite remercier une fois de plus le FSJU pour sa coopération et son accompagnement dans ce travail et tout particulièrement Mme Attias pour s’être engagée dans un projet de longue durée avec l’Ecole Internationale pour l’Enseignement de la Shoah dans le but d’être les gardiens de la Mémoire tout en assurant le bien-être de nos enfants.

Yoni Berros

Responsable des activités francophones  à Yad Vashem

Dans le cadre du partenariat entre le Campus FSJU et l’École Internationale pour l’Enseignement de la Shoah de Yad Vashem, le Groupe scolaire de l’Alliance de Pavillons-sous-Bois a été accueilli à Jérusalem en février dernier pour s séminaire conçu et réalisé « sur-mesure ». Voici le retour de la Directrice du groupe scolaire.

Si nous commémorons Yom Hashoah avec solennité chaque année au sein de notre groupe scolaire, si nous accueillons les survivants ou les enfants cachés, nous constatons hélas que d’année en année leurs forces diminuent, leurs voix s’éteignent. Et pendant ce temps d’autres voix, haineuses, s’élèvent pour nier ce qui fut.  Que sauront nos élèves, que croiront-ils quand les témoins auront disparu ? Voilà pourquoi l’école est incontestablement le lieu où l’histoire de la Shoah doit continuer d’être enseignée. Se souvenir, ne pas oublier, cette double injonction est au cœur  de notre tradition, au cœur de nos missions d’éducateurs. Ce devoir de mémoire converge aujourd’hui avec les impératifs des programmes de l’éducation nationale puisque l’enseignement de la  Shoah y figure à différents niveaux du système scolaire. Or cet enseignement nécessite une formation solide, une préparation rigoureuse de la part des professeurs. C’est à cette fin que je me suis tournée vers le Campus international de Yad Vashem pour que notre équipe pédagogique, toutes disciplines, tous niveaux confondus bénéficie d’une formation et d’outils pour que nous puissions élaborer une pédagogie de la mémoire,  vivante, renouvelée. Au cours d’un séminaire remarquablement organisé,  animé par de brillants  conférenciers, nous avons pu acquérir des connaissances historiques, constater la vitalité du judaïsme européen avant son anéantissement, mesurer l’ampleur de la perte. La démarche pédagogique du campus Yad Vashem nous a permis  d’articuler ce savoir entre des destins singuliers et une histoire collective, de rendre justice à tous ceux qui sont dressés face à la barbarie, qui ont héroïquement résisté pour sauver des vies, à tous ceux qui au cœur de l’entreprise de déshumanisation  nazie ont veillé à poursuivre leurs missions, de maîtres, d’éducateurs, de guides spirituels. C’est ainsi que paradoxalement  la vie est au centre de cette pédagogie mémorielle, connaître la vie des victimes et des héros, leur visage, leur nom c’est une façon de lutter contre l’oubli,  de leur redonner vie. Tel est le projet pédagogique que nous souhaitons mettre en œuvre au sein de notre groupe scolaire, transmettre l’histoire d’une tragédie qui a failli coûter la vie à tout notre peuple, pour engager nos élèves à l’action, à la vie.

Tous mes remerciements vont à Yoni Berros et à toute son équipe sans qui ce remarquable séminaire n’aurait pu se faire.

Sarah-Laure ATTIAS

Directrice du groupe scolaire de l’Alliance, Pavillons sous Bois