Alain Dardour est, depuis plus de 40 ans, un infatigable travailleur communautaire.

Il débute sa carrière professionnelle en tant que surveillant dans un lycée publique, mais, très vite, il ressent le besoin de se rapprocher de la communauté et de transmettre aux jeunes.

Après une formation de cadres communautaire avec le FSJU dans les années 80. Il commence à travailler en tant qu’animateur socio-culturel intercommunautaire.

En 83 il démarre en tant que formateur à l’OFAC, où il formera au BAFA puis au BAFD pendant plus de 30 ans. Il en sera également le directeur de 1995 à 1999. Grâce à lui ce sont plus de 100 directeurs de centres de loisirs et plusieurs milliers d’animateurs qui se sont formés via l’OFAC !

Il élabore avec Michel Elbaz, (l’actuel directeur de l’Action sociale du FSJU) la première formation de formateurs pour l’OFAC.

Dans le cadre d’un centre de vacances qu’il encadre au Château d’Herbeys près de la commune de Vizille, berceau de la révolution française, il conçoit et réalise avec les jeunes un projet innovant sur 1789 auquel tout le groupe participe salué par le Maire de la municipalité !

Depuis 1999 Alain, qui n’a pas quitté le monde de l’animation, est devenu enseignant titulaire en Sciences Économiques et Sociales. Il enseigne depuis 2009 dans les écoles Beth Hanna, Sinaï, et Eshel.

Toutes ces années, Alain Dardour a œuvré pour le développement des communautés auquel il a appartenu : Gonesse, Levallois…

Son credo est d’appliquer la formation formelle et informelle dans la vie communautaire. Pari réussi !!!

Héloïse ALLALI

 

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L’innovation n’est pas une fin en soi. Certains sont dans la course à l’innovation car la nouveauté fait parler. La continuité a des relents d’habitude et risque de se transformer en sclérose.

Mais chacune de ces attitudes prise à part est stérile. Changer pour changer nous oblige à courir en permanence vers un demain censé être meilleur, mais ce futur se transforme en passé dès qu’il est atteint. L’innovation positive c’est la réponse adaptée à un nouveau besoin exprimé. En termes de formation, c’est concevoir un programme qui n’était pas encore en œuvre, parce qu’il correspond à une demande spécifique qui n’est pas identique à celle précédemment exprimée. L’innovation est une démarche dynamique d’adaptation à un monde qui change.

Cependant, cette innovation ne peut venir de nulle part. Elle s’installe sur une forme de continuité, de cohérence, de reprise des programmes, hier innovant, mais encore pertinents aujourd’hui.

C’est dans cette perspective que nous reproduisons des programmes de formation déjà éprouvés et déjà anciens, comme la formation des Professeurs des Écoles, celle des enseignants des matières juives (Programme Hé), mais aussi interculturelle pour les travailleurs  sociaux, ou celles de l’animation dans le cadre de l’OFAC.

Mais, tout en s’inscrivant dans une continuité, ces programmes sont en continuelle rénovation et s’adaptent à chaque promotion pour répondre au mieux à ses besoins.

La formation des directeurs, tout en se reproduisant avec une deuxième promotion se renouvelle par son mode de recrutement.

D’autres, sont des initiatives vraiment nouvelles comme la formation des formateurs occasionnels, en phase de recrutement, avant d’être lancée officiellement le 2 juillet prochain.

C’est notre manière d’innover dans la continuité au Campus FSJU.

Patrick Petit-Ohayon

La première  promotion de formation réservée aux chefs d’établissements en poste a fait des émules et nous avons eu le plaisir de mettre en place, le 7 mars dernier, une seconde promotion.

Tous les mardis pendant 2 ans au Campus FSJU pour construire son identité professionnelle et découvrir de nouvelles approches de l’Art du Management d’aujourd’hui.

Quatre unités de certification couvrent l’ensemble des deux années de formation :

  • UC1 – Management global de l’organisation dans un cadre éthique et porteur de sens
  • UC2 – Management éducatif et pédagogique
  • UC3 – Management des ressources humaines
  • UC4 – Ingénierie stratégique
  • UC5 – Management administratif, économique, matériel et immobilier

Les stagiaires bénéficient d’un apport théorique dispensé par des professionnels de terrain auprès de formateurs experts, en poste dans leur domaine de spécialisation.

Ainsi, le lien entre la théorie et la pratique s’inscrit dans un continuum d’apprentissage.

Chaque domaine nous permet d’analyser les préoccupations des directeurs et de leur proposer des pistes de réflexion.

Pour illustrer notre propos, quelques exemples du questionnement créatif qui a parcouru l’année de la première promotion :

Comment mettre en place un projet d’établissement, réduire le taux d’absentéisme en développant les techniques de motivation et d’implication des équipes ? Comment mieux communiquer en étant plus efficace et en permettant à nos collaborateurs de s’épanouir ? Comment gérer les personnalités difficiles ? Comment créer un état d’esprit positif et constructif ?

Comment gérer mon stress et travailler plus sereinement ?

Comment trouver cet équilibre si difficile et néanmoins indispensable, entre vie personnelle et vie professionnelle ?

Comment piloter mon établissement, aussi bien d’un point de vue de gestionnaire que d’un point de vue juridique ?…

Cette formation certifiante permet aux directeurs, happés par un quotidien chronophage, de prendre le temps d’échanger, d’apprendre et de construire tout en faisant.

« C’est un énorme privilège » nous disent-ils et c’est pour le Campus une grande satisfaction :

Répondre à un besoin et permettre à chaque acteur de notre communauté éducative de donner le meilleur de lui-même.

Il nous reste quelques places, si vous êtes intéressés, contactez la directrice des programmes de formation du Campus FSJU Hélène Zrihen au 01 42 03 97 53 (h.zrihen@campusfsju.org) qui vous recevra avant de vous mettre en lien avec la responsable de cette deuxième promotion, Patricia Smadja.

Faire évoluer les savoirs et les pratiques professionnelles de nos écoles, c’est l’enjeu de formation proposé par Campus FSJU à l’ensemble de ses partenaires à travers la mise en place de la première promotion de « Formateurs occasionnels* »

Pour les candidats, enseignants, se former c’est  accepter la remise en question et le cheminement qui mène à la transformation. C’est un parcours de construction d’une qualification professionnelle, interne à nos écoles. C’est un parcours enrichissant. Tant pour le formé que pour les équipes pédagogiques d’origine.

Lors d’entretiens préalables, les candidats à ces formations exposent leurs pratiques.

Difficile dilemme que celui d’être sûr de soi au point de prétendre à plus que ce que l’on est, tout en sachant, que ce n’est que le début du parcours d’apprentissage. Car en effet, cette expertise déclarée  est un début. Elle devra être didactisée, enrichie, diversifiée et validée dans le groupe des apprentis formateurs avant que ces derniers ne s’approprient des stratégies de communication pour convaincre de l’intérêt de leurs pratiques et de leur bien fondé au service de l’excellence de nos écoles.

Chemin à parcourir pendant deux années, hors temps scolaire, au service d’objectifs clairs et partagés par tous :

-justifier de ses choix au regard des exigences des programmes, de tout le programme officiel

-théoriser et maitriser ses démarches toujours en prise avec des situations concrètes évolutives selon les niveaux

-savoir se distancier par rapport à sa pratique pour être à l’écoute des autres, de leurs besoins et de leurs problèmes

-apprendre à mettre l’accent sur les processus de formation d’adultes à s’approprier pour savoir mobiliser, convaincre et faire évoluer

Car devenir formateur c’est avant tout savoir-faire mais aussi savoir dire pour que d’autres s’emparent  ici et là  du plaisir d’apprendre.

Lédicia GUIGUI

* en référence au livre de Béatrice Dameron : « Formateurs occasionnels : le guide stratégique et pratique »

 

 

Régine Waintrater, psychanalyste et thérapeute, auteur de nombreux ouvrages sur le traumatisme a animé une séance avec le groupe d’auxiliaires de vie du projet Tikva de la maison de retraite et de gériatrie de la Fondation Rothschild, auxquelles se sont joints des  cadres et des psychologues de l’institution.

Elle a émaillé son propos par des situations cliniques rencontrées dans son travail de thérapeute. « Qu’advient-il des enfants cachés à l’heure du vieillissement ? »

La vieillesse constitue un traumatisme de plus. Comment celui qui a été « enfant caché » va-t-il le vivre ?  Sans faire de généralisations car chaque sujet est unique, elle a pu repérer quelques grands traits  qui peuvent permettre aux soignants de mieux définir leur prise en charge.

Elle a rappelé aux stagiaires le contexte historique et social : la prise de conscience sur le traumatisme des « enfants cachés » est tardive. Il faut attendre les années 80. La 1ère conférence a lieu à  New York, en 1991.

On réalise que les enfants cachés ont des vécus communs : notamment le sentiment de solitude absolue, les difficultés du retour. Ils ont continué à grandir dans leur expérience de la clandestinité.

Ils ont des difficultés a penser en tant que groupe. Ils  n’ont pas cessé d’être cachés psychiquement : l’obligation de changer d’identité, celle-ci comme un secret vital.  Au retour, on ne les a pas beaucoup questionnés. Pour les uns cela s’est bien passé, pour d’autres non.

On parle d’une «génération d’enfants cachés ».

Vieillir, est dès lors vécu comme une  injustice de trop. Après le chamboulement de la temporalité (peur, cache, déportation) comment aborder la vieillesse ?

Pour leurs descendants, le traumatisme est partagé. Les parents ont peu parlé, ils ont aussi souvent été à leurs yeux des figures de héros, de battants.  Intact aux yeux du monde, le vernis se défait au stade du vieillissement.

Comment accepter cette vulnérabilité des parents, cette dépendance du vieillissement ?

Mme Weintrater avec humour et gravité, avec chaleur, n’hésitant pas à convoquer sa propre histoire a permis au groupe de soignants d’intervenir sur leurs pratiques, d’éclairer leurs  questionnements, d’assoir leur place dans cette triangulaire semée d’embûches  entre les patients et leurs familles.

Les participants se sont redressés sur leurs chaises au fil des mots, les yeux brillants, la parole se déliant peu à peu, conscients de recevoir une belle leçon d’humanité.

Lucia BENSIMON