Séminaire de formation pour le groupe Scolaire de l’Alliance des Pavillons-sous-Bois


 

 

 

 

 

 

Du 19 au 25 février 2018, 21 enseignants du groupe scolaire de l’Alliance des Pavillons-sous-Bois accompagnés de leur directrice, Mme Sarah-Laure Attias ainsi que de la directrice du primaire Madame Arielle Sasportes, participèrent à un séminaire de formation sur l’enseignement de la Shoah, l’identité juive et l’antisémitisme contemporain à L’Ecole Internationale pour l’Enseignement de la Shoah de Yad Vashem.

Cette formation de 7 jours fut l’occasion pour ces enseignants d’étudier et de débattre autour des enjeux capitaux relatifs à la transmission de la Mémoire, mais aussi de s’armer d’outils pédagogiques pour avancer dans cette direction de manière concrète. Ce programme mit en  avant le bon équilibre entre séances historiques, philosophiques et études juives accompagnées d’ateliers pédagogiques permettant aux professeurs d’appliquer cet enseignement en classe avec les élèves. Parmi les 23 participants 8 étaient professeurs des écoles. La question du quand et comment doit-on enseigner la Shoah  fut au centre des discussions et de l’étude. Les enseignants ont pu repartir en France armés d’outils théoriques et pratiques adaptés au contexte particulier des écoles juives. Cette adaptation est le fruit d’une longue coopération avec M. Patrick Petit-Ohayon et l’équipe du Campus-Formation qui accompagnent Yad Vashem dans son travail avec les écoles juives de France. Le Campus Formation et Yad Vashem privilégient les projets effectués avec le corps enseignant d’une même école. Ces projets permettent le travail dans la transversalité pour appliquer un concept central dans la philosophie pédagogique de Yad Vashem- la pluridisciplinarité ; ceux-ci ne dépendant plus d’une ou deux personnes référentes seulement au sein de l’école. C’est en créant un langage commun au sein de l’établissement autour d’un projet d’école et d’une coordination entre les différentes matières : Histoire-Géographie, Histoire Juive, Lettres, Kodesh et Philosophie, Art, …, que cette transmission pourra pérenniser. L’objectif de ce séminaire était de poser des bases communes et solides pour une formation continue qui pourra s’effectuer à l’Alliance des Pavillons-sous-Bois avec l’équipe pédagogique de Yad Vashem.

A l’heure où les voix des témoins se font de plus en plus rares un enseignement historique rigoureux accompagné de la ré-humanisation des victimes sera capital dans ce combat contre l’oubli, le déni et l’antisémitisme.

Yad Vashem souhaite remercier une fois de plus le FSJU pour sa coopération et son accompagnement dans ce travail et tout particulièrement Mme Attias pour s’être engagée dans un projet de longue durée avec l’Ecole Internationale pour l’Enseignement de la Shoah dans le but d’être les gardiens de la Mémoire tout en assurant le bien-être de nos enfants.

Yoni Berros

Responsable des activités francophones  à Yad Vashem

Dans le cadre du partenariat entre le Campus FSJU et l’École Internationale pour l’Enseignement de la Shoah de Yad Vashem, le Groupe scolaire de l’Alliance de Pavillons-sous-Bois a été accueilli à Jérusalem en février dernier pour s séminaire conçu et réalisé « sur-mesure ». Voici le retour de la Directrice du groupe scolaire.

Si nous commémorons Yom Hashoah avec solennité chaque année au sein de notre groupe scolaire, si nous accueillons les survivants ou les enfants cachés, nous constatons hélas que d’année en année leurs forces diminuent, leurs voix s’éteignent. Et pendant ce temps d’autres voix, haineuses, s’élèvent pour nier ce qui fut.  Que sauront nos élèves, que croiront-ils quand les témoins auront disparu ? Voilà pourquoi l’école est incontestablement le lieu où l’histoire de la Shoah doit continuer d’être enseignée. Se souvenir, ne pas oublier, cette double injonction est au cœur  de notre tradition, au cœur de nos missions d’éducateurs. Ce devoir de mémoire converge aujourd’hui avec les impératifs des programmes de l’éducation nationale puisque l’enseignement de la  Shoah y figure à différents niveaux du système scolaire. Or cet enseignement nécessite une formation solide, une préparation rigoureuse de la part des professeurs. C’est à cette fin que je me suis tournée vers le Campus international de Yad Vashem pour que notre équipe pédagogique, toutes disciplines, tous niveaux confondus bénéficie d’une formation et d’outils pour que nous puissions élaborer une pédagogie de la mémoire,  vivante, renouvelée. Au cours d’un séminaire remarquablement organisé,  animé par de brillants  conférenciers, nous avons pu acquérir des connaissances historiques, constater la vitalité du judaïsme européen avant son anéantissement, mesurer l’ampleur de la perte. La démarche pédagogique du campus Yad Vashem nous a permis  d’articuler ce savoir entre des destins singuliers et une histoire collective, de rendre justice à tous ceux qui sont dressés face à la barbarie, qui ont héroïquement résisté pour sauver des vies, à tous ceux qui au cœur de l’entreprise de déshumanisation  nazie ont veillé à poursuivre leurs missions, de maîtres, d’éducateurs, de guides spirituels. C’est ainsi que paradoxalement  la vie est au centre de cette pédagogie mémorielle, connaître la vie des victimes et des héros, leur visage, leur nom c’est une façon de lutter contre l’oubli,  de leur redonner vie. Tel est le projet pédagogique que nous souhaitons mettre en œuvre au sein de notre groupe scolaire, transmettre l’histoire d’une tragédie qui a failli coûter la vie à tout notre peuple, pour engager nos élèves à l’action, à la vie.

Tous mes remerciements vont à Yoni Berros et à toute son équipe sans qui ce remarquable séminaire n’aurait pu se faire.

Sarah-Laure ATTIAS

Directrice du groupe scolaire de l’Alliance, Pavillons sous Bois