Edito N13


Il ne suffit pas de savoir étudier pour savoir enseigner

On a longtemps cru, et on le croit parfois encore, que le savoir et la passion du savoir suffisent à la transmission. C’est vrai, comme dit le Talmud que ce qui sort du cœur du locuteur, entre dans le cœur de l’auditeur. Mais tous ceux qui enseignent, quelle que soit la matière, sont-ils des passionnés, capables de parler avec leur cœur ? On le voudrait bien, car ce sont ces enseignants qui donnent le goût du savoir et l’envie d’en apprendre encore plus. Chacun a pu en rencontrer au cours de sa scolarité. Mais, il faut bien le constater : ce n’est pas le cas du plus grand nombre. Les motivations peuvent être diverses, espérons qu’elles sont le plus souvent positives. À défaut de passion, il faut attendre des enseignants, qu’ils soient au moins de bons professionnels. Comme c’est généralement le cas pour un métier, cela s’apprend. On ne peut se fier, ni à la reproduction du modèle reçu et vécu, ni à l’intuition pédagogique.

L’enseignant non formé a tendance à pratiquer de la manière dont il a lui-même appris. Cependant, les temps ont changé. Le climat scolaire n’est plus celui que l’on a pu connaître dans notre enfance, même si elle n’est pas si loin. Les rapports au savoir, au maître et à l’éducation d’hier ne sont plus adaptés à l’époque que nous vivons. C’est pourquoi, la création de situations pédagogiques nécessite de l’enseignant, une expertise nouvelle. Les contenus doivent être rendus attrayants et accessibles, face aux habitudes de « zapping » des jeunes d’aujourd’hui. Nos centres d’intérêts ne sont pas non plus, forcément les mêmes. L’accès libre aux savoirs « bruts » nécessitent d’acquérir de nouvelles compétences à l’époque du numérique.

L’intuition pédagogique qui peut être la nôtre prend sa source dans notre rapport au savoir, dans nos pratiques d’études. Or, face à un monde en accélération régulière, elles ne sont pas adaptées. C’est pourquoi, l’apprentissage du métier est encore plus nécessaire qu’autrefois. Pas un apprentissage une fois pour toute, comme si notre savoir-faire était immuable, non, mais un apprentissage continué, renouvelé, actualisé en permanence. Les enfants changent, les données civilisationnelles évoluent, les technologies courent.

C’est pourquoi, un perfectionnement pédagogique est nécessaire trois à quatre fois dans une carrière. C’est par son offre de formation sans cesse enrichie et actualisée que le CAMPUS-FSJU contribue à l’amélioration de la qualité de la vie associative.

Patrick Petit-Ohayon