Séminaire Noé novembre


Le chabbat NOÉ du 24 au 26 novembre dernier a été orchestré, pour la troisième année consécutive, par Direction l’Action jeunesse du Fonds Social juif Unifié au Contry Club d’Étiolles (91). L’OFAC a été convié à ce séminaire inter-associatif « #Pure Créativité » rassemblant 150 participants qui s’investissent dans l’éducation informelle : cadres des mouvements de jeunesse (DEJJ, YANIV, MOADON, EEIF, DROR, HACHOMER HATZAIR, BNE AKIVA et MJLF),  étudiants, porteurs de projet, militants juniors et investis  jusqu’aux jeunes Israéliens du programme américain Diller. Les thèmes comme la transmission, la citoyenneté,  la coopération et le pluralisme ont été décortiqués lors de différents temps de débats ou d’atelier intercalés aux moments chabatique traditionnels. Ce chabbat s’est rythmé aux couleurs et aux actualités d’Israël qui fête ses 70 ans.

Le cercle d’études du vendredi soir animé par les jeunes du Young Project : « Transmettre, pour quoi faire ? », ont misé sur le questionnement.  Après un rituel repas de chabbat enjoué et chantant, les participants se sont réunis autour de textes fondamentaux de la Torah afin de comprendre, pour certains, et d’apprendre, pour d’autres, les enjeux liés aux pratiques religieuses diverses. La liberté de chaque participant face au texte biblique fut essentielle pour prendre du recul sur leur posture d’éducateurs et s’interroger sur leur mission quotidienne auprès des enfants dont ils ont la responsabilité en séjours de vacances.

Table ronde le samedi soir « Regards croisés sur Israël », préparé par Oren Giorno, responsable Jeunesse du MJLF. Il a choisi des personnalités de choix qui ont livré à travers leurs parcours ce qui les attachaient profondément à Israël. Daniel Benaïm, directeur de l’Agence Juive, a rappelé que les mouvements en « parlaient toujours avec passion », ce qui traduit l’attachement indéfectible de la Jeunesse juive engagée à l’État d’Israël, « prompte à débattre et à se mobiliser ». Arié Elmaleh, en charge du pôle formation du Maguen David Adom, lequel proposait samedi soir un atelier « Au secours, encore Israël ! », n’a pas manqué de faire réagir l’auditoire en interpellant les jeunes militants de la salle : « Vous devez renforcer vos connaissances sur Israël, ne pas vous contenter du classique atelier rikoudé am ! (danses folkloriques israéliennes) » (…) « et ne pas montrer que les clichés : fallafels ou plage Gordon », sur-renchérit Myriam Fedida ! ».

Place aux MasterClass du dimanche avec Steve Suissa, comédien et metteur en scène reconnu. Le  créateur du premier Festival du Théâtre Français en Israël en octobre dernier, s’est livré à un exercice mêlant récit intime de son itinéraire dans le spectacle vivant et training façon « Actors Studio ». Il a demandé à chacun de ses stagiaires de se raconter à sa manière sur le plateau. Dans cette séquence d’une rare intensité, les jeunes ont apprivoisé leur trac en dévoilant leurs passions et les raisons singulières de leur engagement.

Vic Demayo, réalisateur – a qui nous devons notamment les très remarqués documentaires sur Kirk Douglas et le nageur Alfred Nakache, survivant des camps – a guidé les apprentis cinéastes, de façon très pédagogique, à distinguer les différents genres de films et  à en décrypter les contenus. Son objectif affiché était de mettre Israël au cœur de chaque concept.

Amos  Oren comédien et metteur en scène israélien, a donné un cours d’un genre particulier d’impro Oulpan. Il débute son atelier par un échauffement corporel qui se rapproche des techniques du théâtre. Les jeunes placés en cercle s’ébrouent et projettent vocalement des mots  hébraïques qui animent tout à la fois leur corps, leur diction et la mémorisation d’un nouveau vocabulaire. Cette méthode originale d’oulpan sera proposée par Amos au public jeune toute l’année : oulpanlavi.com.

La fondation Diller, la nouveauté cette année, NOÉ souhaitait donc s’ouvrir à l’international et créer un espace de dialogue interculturel pour faire toucher du doigt les concepts de pluralisme, tikoun olam (réparation du monde) aux jeunes actifs de la communauté juive française. Ces 6 israeliens nous ont décrit comment ils vivent leur identité juive au quotidien, en Israël et à travers le monde : Amérique du Nord, du Sud, Afrique du Sud, Australie etc. C’est en étant rattaché à la diversité internationale qu’ils nous font aimer et réfléchir sur notre mode de vie « à la française ».

Esther KARALOU

ethiolles